Le Visage Vert : une revue de littérature
À son actif, la publication près de 200 nouvelles, légendes et contes, soit près de 80 écrivains de différentes nationalités, de l’époque romantique allemande à nos jours (James Hogg, Max Beerbohm, Petrus Borel, R.W. Chambers, Le Fanu, C.W.S. Contessa, Algernon Blackwood, M. P. Shiel, Edward Lear, Lord Dunsany, Oliver Onions, Catulle Mendes, Edward Heron Allen, Edoardo Calandra, William Charlton, Sarban, Vernon Lee, Rhoda Broughton, Ernest Bramah, Friedrich Laun, Frédéric Boutet, Eric Stenbock, Michael Arlen, Owen Oliver, Arsène Houssaye, Bret Harte, Hanns Heinz Ewers, Mervyn Peake, Stephen Leacock, Bram Stoker, Horacio Quiroga, Mary Shelley, Arthur Machen, Musaüs, Leopoldo Lugones, Norbert Sevestre, Edward George Bulwer Lytton etc.). Autant d’essais également, d’articles de fond et de présentations d’auteurs, indispensables lorsqu’il s’agit de faire revivre les oubliés ou les laissés pour compte de l’histoire littéraire.
Ce projet s’est constitué au fil des numéros, au gré de la fantaisie de son directeur, Xavier Legrand-Ferronnière, et de ses collaborateurs, spécialistes de l’imaginaire, chercheurs internationaux, universitaires de tous horizons, traducteurs, amateurs tout simplement... Un seul objectif : faire partager avec ses lecteurs les plaisirs de la redécouverte d’auteurs et d’illustrateurs rares, de textes fondateurs et de mises en scène contextuelles érudites. La revue n’est pas attachée au seul patrimoine littéraire français (les auteurs du monde anglo-saxon sont majoritaires) ; elle souhaite explorer mieux encore d’autres domaines linguistiques, européens en priorité, mais aussi sud-américains ou asiatiques.
Hébergé chez Joëlle Losfeld du numéro 2 au numéro 13, le Visage Vert a ensuite été relancé chez Zulma pour les numéros 14, 15, 16 et 17. À partir du numéro 18 (juin 2011), la revue est désormais éditée par Le Visage Vert lui-même. Il redevient semestriel et il est possible de s'abonner.
☛ Sur ce site il est possible de commander les numéros 2 à 32 (paiement par chèque ou par Paypal). Attention : le n° 1 est épuisé. Le stock du numéro 17, un temps porté manquant chez le distributeur, a été retrouvé… Pour ceux qui n'avaient pas eu la possibilité de le commander au moment de sa sortie en octobre 2010, c'est désormais possible ici.
Le Visage Vert : un blog
☛ La revue anime un blog qui complète ce site et fait office, quand la place nous manque dans la revue, de cahier critique.
Le Visage Vert : des ressources bibliographiques
☛ Une bibliographie (principalement de la littérature fantastique publié en France) en cours d'élaboration (mises à jour irrégulières...). Les mises à jour sont arrêtées depuis plusieurs années, dans l'attente du lancement d'un nouveau site Internet (on donnera une date, un jour… ).
Le Visage Vert : une collection d'ouvrages
En outre, le Visage Vert s'est également lancé
dans la petite édition, suivant la même démarche de découverte et de
mise en lumière d'œuvres anciennes et contemporaines. Vingt-sept
titres déjà parus, dont le deuxième recueil d'Anne-Sylvie
Salzman, Vivre sauvage dans les villes, Chants de désir,
chants de morts, un recueil de contes, nouvelles et poèmes
fantastiques français (période 1880-1920) consacré aux sirènes, et
dernièrement L'Animal blanc (1904) une nouvelle de
l'écrivain allemand Georg von der Gabelentz (1868-1940). Enfin, en fin
d'année 2015 : Le Club des défis de l'humoriste anglais Barry
Pain, un recueil d'essais consacrés à Sherlock Holmes par Jean-Pierre
Naugrette (Détections sur Sherlock Holmes), un recueil d'Yves
Letort : Le Fleuve, illustré par Céline Brun-Picard. et enfin
un court roman de Philippe Riviale, L'Enlèvement d'Elsa.
En 2016, avant le Visage Vert n° 28 (février 2017…) est paru un
essai consacré à Arthur Machen par Sophie Mantrant.
En 2017, outre le n° 28 déjà cité, sont parus une fiction de
Jean-Pierre Naugrette (Destination Cérès) et un recueil
d'essais intitulé Lovecraft au prisme de l'image (ouvrage
dirigé par Christophe Gelly et Gilles Menegaldo). Le Visage
Vert n° 29 est paru en novembre, dans une présentation quelque
peu modifiée.
2018, au terme d'une longue préparation, vient de paraître une très
érudite réédition des Oiseaux de nuit (1913) de Maurice Level,
sous la direction de Philippe Gontier et de Jean-Luc Buard.
2019, l'année démarre avec la très attendue réédition (révisée par les
auteurs) du Grand Midi d'Yves et Ada Rémy et se poursuit avec
trois parutions en septembre et en novembre ; le n° 31 du Visage
Vert, le recueil Celui qui n'a pas tué de Maurice
Renard (composé par l'auteur en 1931, il était resté à l'état d'épreuves
jusqu'à aujourd'hui), et enfin un recueil de contes fantastiques de Noël
de Jerome K. Jerome, Veillées fantômes (livre illustré, relié
avec jaquette).
2020, Une seule publication (Spectres de Poe).
Deuxième
semestre 2021, « rattrapage » de mois de silence : le VV32 (daté juin,
mais diffusé à partir de juillet), un recueil de nouvelles de Ralph
Adams Cram (septembre), un recueil de contes macabres de Maurice Leblanc
(octobre), l'édition d'un colloque de Cerisy consacré aux complots et
conspirations (mi-novembre) et enfin un roman holmésien de Jean-Pierre
Naugrette (Sherlock Holmes et le mystère de St Clere, janvier 2022).
Juillet 2022 : parution d'un roman inédit d'Yves et Ada Rémy : Le Fou de la star. Yves est décédé le 19 avril, lire le témoignage de la rédaction sur notre blog
Novembre 2022 : Sortie du n° 33 du Visage
Vert
Janvier 2023 : Un recueil d'essais sur la Hammer, richement illustré : Le studio Hammer. Laboratoire de l’horreur moderne ?, publié sous la direction de Mélanie Boissonneau, Gilles Menegaldo et Anne-Marie Paquet-Deyris
Parution de deux ouvrages en ce début d'année :
— un essai, Histoire mythique de l’Amérique, de Lauric Guillaud. Nombreuses illustations en couleurs.
— Chronique de l’enfant-loup, de Cristián Vila Riquelme. Roman traduit de l’espagnol (Chili) par Philippe Muller Mars 2024
Parution du Visage Vert 34
Avril 2024
Parution des actes du colloque de Cerisy consacré à L’enquête, une forme pour les récits du XXIe siècle
Juin 2024
Parution de :
— Vue des rives d'Yves Letort
— Le Roi d’arbres et autres nouvelles d'Yves et Ada Rémy
☛ les ouvrages qu'il est possible d'acheter en ligne (paiement par chèque ou par Paypal).
☛ Nous contacter par mail.
Nouveauté de juin 2024
Le Roi d’arbres et autres nouvelles
Yves et Ada Rémy
C’était un cercle d’arbres hallucinants, soudés les uns aux autres par leurs branches basses, en sorte qu’elles formaient une suite de voûtes et d’arceaux composant avec les colonnes des fûts une apparente arcature circulaire autour d’un chœur nu. Et c’était bien de cette chapelle intérieure que s’échappait le concert des voix mystérieuses que troublaient parfois le cri étranglé d’un oiseau ou le hurlement d’une bête. Norman Palmer commençait à comprendre : l’âme du temple n’était pas dans cette chapelle intérieure protégée par cette dernière ronde végétale, l’âme du temple c’étaient ces arbres eux-mêmes, soudés les uns aux autres. « Un roi d’arbres ! songea-t-il. Treize arbres siamois, la plus formidable aberration de la nature, treize arbres intelligents, mais enracinés, rivés au sol ! »
El Borracho n’avait pas menti : il pouvait les voir, à l’intérieur du cercle, toutes les pierres promises… incrustées dans les troncs à deux mètres du sol, astragale scintillant… toute une fortune qu’il suffisait d’un couteau pour voir tomber au creux de la main !
Auteurs majeurs du fantastique français contemporain, Yves et Ada Rémy ont été révélés par la publication, en 1968, des Soldats de la mer. Parallèlement à leur métier de documentaristes, ils poursuivront leur travail d’écriture à quatre mains avec, entre autres, Le Grand Midi, La Maison du Cygne (grand prix de l’Imaginaire 1979), Le Prophète et le Vizir, Le Mont 84, Le Fou de la star.
Le présent recueil rassemble leurs nouvelles déjà parues et inédites.
Un volume de 155 x 235, 444 p., 22 euros,
Préface de Sébastien Omont
Illustration de couverture et gravures de Marc Brunier-Mestas
isbn : 978-2-918061-61-8
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Vues des rives
Yves Letort
« L’imagination élémentaire convoque naturellement les mythes dans lesquels elle se manifesta avec le plus de force. Gaston Bachelard a montré combien elle participait de l’inconscient, individuel ou collectif. Des quatre éléments, l’eau est certainement celui qui nous conduit le plus sûrement dans les profondeurs de la psyché, à condition toutefois qu’elle ne soit pas claire ou translucide et qu’elle ne s’écoule pas normalement. Le Fleuve – on va le voir – n’est rien de tout cela ; et si le fantastique atmosphérique qui émane du récit letortien installe le lecteur dans un inconfort continu c’est bien parce qu’il l’introduit dans une navigation sur les méandres du Ça. » (Préface de Mikaël Lugan)
Yves Letort naît en 1960 à Rennes. Un tiers de son œuvre est voué à l’univers du Fleuve (Le Fleuve, recueil au Visage Vert en 2015 et Le Fort, roman à l’Arbre Vengeur en 2019). Le reste de ses productions est composé de contes cruels, fantastiques ou dérisoires.
Céline Brun-Picard est peintre et illustratrice. Elle expose régulièrement depuis plus de vingt ans.
Un volume de 145 x 215, 214 p., 15 euros,
Préface de Mikaël Lugan
Illustration de couverture de Marc Brunier-Mestas
Illustrations de Céline Brun-Picard
isbn : 978-2-918061-59-5
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Nouveauté d'avril 2024
L’enquête, une forme pour les récits du XXIe siècle
Sous la direction de Dominique Meyer-Bolzinger et Christian Chelebourg
Les colloques Cerisy
Aujourd’hui, l’enquête est partout et son imaginaire imprègne notre culture. Sa structure est celle de très nombreux récits aux supports divers, en texte et en images : fictions policières, séries ou essais, biographies, témoignages historiques ou sociologiques, photographies et jeux vidéo…
Les multiples usages de cette forme emblématique de notre temps en révèlent les préoccupations liées aux questions de la mémoire et de la trace, du rapport au réel et du statut du savoir : comment raconter ? comment ne pas céder aux histoires toutes faites et aux récits convenus, aux explications sommaires ?
Tel fut le propos du colloque qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle du 22 au 29 juillet 2019, réunissant des spécialistes de littératures, de culture médiatique et de sciences sociales, afin d’explorer les potentialités du récit d’enquête, de comprendre ce qui en fait la principale forme des récits du XXIe siècle.
Contributions de : Michèle Audin • Aurélie Barjonet • Pierre Bayard • Stéphanie Benson • Sébastien Bertrand • Pierre-Frédéric Charpentier • Christian Chelebourg • Maxime Cordelier • Laurent Demanze • Simone Grossman • Lauric Guillaud • Caroline Klensch • Guillaume Labrude • Béatrice Lehalle • Cécile Leguy • Danièle Méaux • Gilles Menegaldo • Dominique Meyer-Bolzinger • Aurélie Lila Palama • Maryse Petit • Dennis Tredy • Charlotte Wadoux.
Un volume de 155 x 240, 244 p., 25 euros,
Illustration de couverture de Jean-Louis Corpron
isbn : 978-2-918061-60-1
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Nouveauté de mars 2024
Le Visage Vert n° 34 • Revue de littérature.
Quand est apparue pour la première fois en France l’expression « science-fiction » ? Qui furent les premiers découvreurs de la science-fiction américaine qui ne ménagèrent pas leurs efforts pour la rendre digne d’intérêt et légitime en la parant de nombreuses qualités, dont la moindre n’était pas
de « se dispense[r] (en général) de toute excuse, sinon de toute explication ; elle tend au coup de poing initial qui laisse le lecteur grogué et ne lui permet plus de discuter ou de soulever de misérables questions de vraisemblances » (Raymond Queneau) ? Avant la parution de l’article aussi généreux que stimulant de Jacques Baudou et Philippe Mura, les réponses étaient (presque) connues, mais c’est sans doute la première fois que l’émergence de ce terme, comme sa propagation, d’abord dans les revues intellectuelles puis populaires, est explorée avec autant d’acuité pour dévoiler une fascinante histoire, où même l’amateur de fantastique croisera parmi les acteurs connus – et trop peu connus – de cette épopée, quelques connaissances parallèlement engagées dans le renouveau du fantastique post-surréaliste au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : Boris Vian, Raymond Queneau, Jean Cocteau, Pierre Kast…
Les auteurs de l’étude soulignent avec raison l’influence d’anthologies ayant franchi l’Atlantique, dont les sommaires faisaient le lien entre l’anticipation de différentes époques, de l’Antiquité au XIXe siècle, et les années 1930 et 1940, au cours desquelles la science-fiction apparaît et se développe dans les revues populaires américaines à bon marché (pulps). De ces anthologies nous retenons deux textes « anciens » : d’une part « The Diminishing Draft » (1918, dans une traduction inédite d’Anne-Sylvie Homassel) de l’écrivain scientifique Waldemar Kaempffert que Pierre Kast porta à l’écran en 1957 avec Jean Marais et Geneviève Page ; et « A Tale of Negative Gravity » (1884) d’un auteur « Visage Vert », Frank R. Stockton, dans une adaptation anonyme de 1896.
Les amateurs du truculent Georges Fourest seront comblés, avec un texte inédit («L’Homme aux Favoris-couleur-d’Hortensia »), certes inachevé, mais typique du poète limousin, toujours accompagné de l’indispensable et érudit appareil de notes proposé par Yannick Beaubatie.
Plusieurs adeptes de la forme courte viennent enrichir ce numéro. Yves Letort, tout d’abord, avec « L’Escalier », éloigné de l’univers du Fleuve que nous retrouverons dans un recueil à paraître prochainement. Nous accueillons également David Camus, documentariste, romancier et traducteur (pour ne citer que l’intégrale Lovecraft en sept volumes publiée chez Mnémos, 2010-2021), nouvelliste de « L’Histoire du cigare amoureux d’une pipe », jadis mise en images par Nick Abadzis en 2014 (Londres, Self Made Hero). C’est ensuite Soledad Lia, qui, avec un univers aussi magique qu’éclectique, entre Borges et Cortázar, nous donne cinq récits courts, voire très courts, illustrés par deux collages de Claude Ballaré. Nous retrouverons ce talent singulier dans un recueil à paraître au Visage Vert. Enfin, François Baillon, poète et nouvelliste, vient hanter nos pages pour la première fois, avec un récit glaçant, « En fer et sang ».
Un volume de 160 x 240, 196 p., 19 euros
isbn : 978-2-918061-58-8
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Nouveauté de janvier 2024
Histoire mythique de l’Amérique
Lauric Guillaud.
Pourquoi les États-Unis n’ont-ils jamais cessé d’être un champ d’expérimentation pour les utopies sociales ou mystiques ? D’où viennent cette imprégnation religieuse et cette prolifération de sectes et de sociétés secrètes aussi variées que délirantes ? Pourquoi parler d’une Amérique « mythique » à propos d’un pays créé il y a quatre cents ans environ ?
Ces questions imposent un retour en arrière. Avant même sa découverte, l’Amérique a été inventée. Elle a hanté l’imaginaire européen, les rêves et les croyances des naïfs, des fous ou des persécutés. Elle a été la terre des déracinés, des visionnaires et des utopistes, puis celle des colons puritains, convaincus d’être les « élus » de Dieu chargés d’y bâtir une Nouvelle Jérusalem. Il appartiendra ensuite aux Pères fondateurs de « recréer » un monde en Amérique, sous l’égide de la Providence, en abolissant le temps historique et en créant une « mythologie » nationale.
Ce livre dévoile une face peu connue de l’Amérique du Nord, fille d’une histoire dominée par les mythes : la quête du paradis terrestre de Colomb, la rupture avec l’Ancien Monde, la Terre promise et sa mission divine, la « Cité sur la Colline », la Canaan libertaire de Thomas Morton, l’avènement du millenium dans les terres nouvelles, l’empreinte de la Franc-maçonnerie, l’expédition fondatrice de Lewis et Clark, les thèmes récurrents de la « poursuite du bonheur », de « l’homme nouveau » et de la jeunesse, la « Destinée manifeste » de la nation et le chant de mort des Amérindiens, fondateurs oubliés.
La connaissance de cette « autre histoire », née de l’idée toujours présente d’une destinée secrète vers un ordre idéal, permettra de donner au lecteur un éclairage nouveau sur la culture américaine, ainsi que sur la politique passée et contemporaine, de George Washington à Donald Trump.
Lauric Guillaud, professeur émérite de littérature et de civilisation américaines à l’Université d’Angers, a enseigné aux États-Unis. Il a publié de nombreux articles sur l’imaginaire anglo-saxon (les mondes perdus, le roman de la Frontière, le western, la wilderness, H. P. Lovecraft) et a déjà signé plusieurs ouvrages sur l’Amérique du Nord : Frontières barbares, La Terreur et le sacré : la nuit gothique américaine, Jules Verne face au rêve américain, et Nouveau Monde, autopsie d’un mythe.
Un volume de 155 x 240, 366 p., 25 euros,
Illustration de couverture de John Gast (1872)
isbn : 978-2-918061-57-1
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Nouveauté de janvier 2024
Chronique de l’enfant-loup
Cristián Vila Riquelme.
Roman traduit de l’espagnol (Chili) par Philippe Muller
Combien de fois avait-il vu, au loin, ces silhouettes minuscules, il ne pouvait le dire. Combien de fois s’était-il imaginé un argument attendu, évident, à l’issue duquel la capture était le dénouement logique d’une situation qui n’avait rien d’héroïque, il ne les comptait plus.
Ainsi, quand les carabiniers furent à moins de deux mètres de lui et que les chiens s’agitèrent à cause de sa proximité, il fit face à l’un des arbres qui le dissimulaient et montra les dents en poussant un grognement rauque. Les chiens commencèrent à aboyer, essayant inutilement d’arriver jusqu’à lui. Il joua à la perfection son rôle d’animal traqué et lança un cri déchirant lorsque les carabiniers le firent tomber à l’aide d’un lasso passé autour de son cou. Alors, les chiens hurlèrent, aboyèrent, s’élancèrent vers l’avant, le menacèrent, le mouillèrent de leurs pattes insolentes, l’entourèrent comme des policiers de l’autre monde.
Cristián Vila Riquelme, romancier, poète, essayiste est né à Villalemana en 1955. S’exilant en Europe dans les années 70, il vit à Berlin et à Paris où il exerce les métiers les plus divers. Il retourne au Chili en 1991, s’installe à Horcón, village de pêcheurs de la côte Pacifique puis à l’Algarrobito, village de la province d’Elqui, proche de La Serena où il enseigne. Il a obtenu de nombreux prix pour ses œuvres poétiques, essais et nouvelles, et a collaboré à divers journaux et revues.
Le visage Vert a déjà publié Divertissements transylvaniens, récits (2011) .
Un volume de 145 x 215, 196 p., 15 euros,
Couverture de Marc Brunier-Mestas
isbn : 978-2-918061-56-4
☛ Sur ce site en imprimant le bon de commande (règlement par chèque uniquement)
Nouveauté de janvier 2023
Le studio Hammer. Laboratoire de l’horreur moderne ?
Sous la direction de Mélanie Boissonneau, Gilles Menegaldo et Anne-Marie Paquet-Deyris.
Vingt ans après l’âge d’or du cinéma d’horreur à Hollywood, le studio britannique Hammer fait revivre les figures mythiques inspirées de la littérature britannique et du folklore européen (Dracula, Frankenstein, Jekyll et Hyde, le Loup-Garou, etc.) et leur offre de nouvelles incarnations ancrées dans un contexte victorien. Le studio produit entre 1955 et 1979 près de 150 films : horreur gothique, science-fiction, aventures exotiques, policiers ou thrillers psychologiques distillant un climat d’angoisse et de terreur aux lisières du fantastique.
Cet ouvrage propose des éclairages nouveaux et met en relief des productions moins familières. Il pose la question de la modernité paradoxale de films qui traitent de sujets transgressifs, convoquent violence et érotisme et dont les partis pris esthétiques sont surprenants et provocateurs, mais qui tentent de perpétuer une tradition gothique et offrent un discours plutôt conformiste, s’efforçant aussi de satisfaire les attentes du public dans une Angleterre en pleine mutation sociétale et culturelle. Le studio a laissé son empreinte singulière sur le cinéma de genre, façonné l’imaginaire et marqué la mémoire de générations de spectateurs. Désormais mythique, la Hammer n’est pas seulement une fabrique de monstres évoluant dans des décors gothiques, mais un laboratoire de l’horreur moderne qui exerce une fascination puissante et continue d’inspirer de nombreuses icônes de la pop culture et des cinéastes contemporains comme Tim Burton, Dario Argento, John Carpenter ou Mike Flanagan (The Haunting, Netflix, 2018).
Contributions de : Jean-François Baillon • Cécile Carayol • Alain Chareyre-Méjan • Christian Chelebourg • Florence Chéron • Raphaëlle Costa de Beauregard • Simon Daniellou • Xavier Daverat • Jean-Michel Durafour • Gaïd Girard • Tristan Grünberg • Pierre Jailloux • Isabelle Labrouillère • Jean-Marie Lecomte • Stella Louis • Sophie Mantrant • Philippe Met • Jean-Pierre Naugrette • Michel Porret • Jean-François Rauger • David Roche • Nicolas Stanzick • Hélène Valmary
Un volume de 155 x 240, 520 p., 35 euros,
illustration de couverture de Nicolas Fructus
isbn : 978-2-918061-54-0
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Nouveauté de novembre 2022
Le Visage Vert n° 33 • Revue de littérature.
Cela fait déjà quatre ans que nous annoncions une « suite » au dossier Grabiński, avec la publication d’une troisième nouvelle et la deuxième partie de l’étude de Michel Meurger consacrée à « l’homme de feu ». Avec un conte supplémentaire au sommaire, le dossier s’est étoffé pour proposer de nouvelles facettes du talent encore largement méconnu en France du fantastiqueur polonais ; en attendant la perspective d’un recueil, maintenant bien engagée. Poète, dramaturge, romancier, conteur, André de Richaud a marqué discrètement la littérature fantastique française grâce à des contes aux thèmes parfois empruntés à d’illustres prédécesseurs, Lafcadio Hearn, Pétrus Borel, Maurice Renard, Fitz-James O’Brien… et plusieurs romans, dont La Nuit aveuglante (1944), une « œuvre forte du fantastique psychologique » selon Jean-Baptiste Baronian qui le réédita en 1972 dans son exemplaire collection « Bibliothèque Marabout – Fantastique », où d’aucuns eurent le bonheur de le découvrir. Poète d’abord, et même romancier avec Comparses en 1927, qui plut à René Char, ses deux premières nouvelles – fantastiques – sont retenues par la Revue hebdomadaire, dont celle que nous publions, « L’Arbre mort et la femme guérie », restée inédite en volume depuis 1930. C’est une immense joie de la proposer à la lecture grâce à Jacques Simonelli, qui signe une lumineuse étude sur le fantastique de l’écrivain, et aux ayants droit de l’auteur que nous remercions chaleureusement. Au rayon des oubliés (la vocation principale de notre projet éditorial), nous avons retenu le curieux François-Alexandre Brasseur-Wirtgen, artiste puis publiciste, amoureux du monde animal à travers nombre de chroniques très lues au milieu du XIXe siècle et qui commit plusieurs textes très hoffmanniens – pour le moins – dont il est difficile de savoir s’ils ont bien été écrits par un auteur alors âgé d’une quarantaine d’années, alors que deux contes aux thématiques plus modernes sont nées de son imagination d’octogénaire. Retour à la création contemporaine avec un auteur chinois que nous avons grand plaisir à publier grâce à sa traductrice Solange Cruveillé, Zhu Yue 朱岳. Son inspiration convoque fantastique et surréalisme d’une manière très singulière, voire borgesienne si l’on en croit son éditeur chinois. Nicolas Liau est déjà connu des lecteurs du Visage Vert (« Thanaphobos », no 29) et c’est avec son frère, Florent, qu’il nous propose un conte digne de Claude Seignolle, mais qui présente quelque parenté avec l’inspiration « maléfique » d’André de Richaud. D’abord traducteur pour Le Visage Vert, Patrick Mallet – Mark Valentine et bientôt Mark Samuels – est aussi scénariste et auteur, et nous l’accueillons dans nos pages pour une nouvelle (glaçante) de hantise au goût anglais. Une curiosité, enfin, avec une courte bande dessinée de Leopold Maurer, auteur de romans graphiques publiés en Autriche, dont certains sont parus en France. Une occasion de découvrir un surprenant art du décalage en images.
Un volume de 160 x 240, 228 p., 19 euros
isbn : 978-2-918061-54-0
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Nouveauté de juillet 2022
Le Fou de la star
par Yves et Ada Rémy.
Dès les premiers temps ils se donnèrent des surnoms affectueux. La Catalane l’appela mon p’tit cinéphile, pauv’ moineau, et quand elle se moquait de lui, mon cinétoqué, et lui, mon étoile, ma cabotine, ma star, ma vedette. Mais il ne savait pas encore à quel point elle allait le devenir et elle ne savait pas encore à quel point il était toqué de ces maîtresses virtuelles.
Un jour, il sortit de ses archives un enregistrement de La Vie en rose interprétée par Marlene Dietrich et Bing Crosby.
Par jeu, Génie s’amusa à imiter la voix délicieusement hachée et légèrement voilée de la star germano-américaine.
Auteurs majeurs du fantastique français contemporain, Yves et Ada Rémy ont été révélés par la publication des Soldats de la mer en 1968. Parallèlement à leur métier de documentaristes, ils poursuivront leur travail d’écriture à quatre mains avec, entre autres, Le Grand Midi, La Maison du Cygne (grand prix de l’Imaginaire 1979), Le Prophète et le Vizir, Le Mont 84.
isbn : 978-2-918061-51-9
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Nouveauté de janvier 2022
Sherlock Holmes et le mystère de St Clere
par Jean-Pierre Naugrette.
Nous sommes en juillet 1924. Tandis que Sherlock Holmes s’affaire à sa
collection de lépidoptères exotiques en attendant un illustre visiteur,
le Dr Watson relit une histoire anonyme publiée par le Strand
Magazine, qui le met en scène, lui et le détective, d’une façon
qu’il juge abracadabrante. Il suffit qu’un papillon vienne voleter
au-dessus de trois pêches posées sur un rebord de fenêtre à la manière
d’une nature morte hollandaise du XVIIIe siècle pour que s’enclenchent,
en parallèle et en chapitres alternés, l’enquête réelle introduite par
Lord Chandos, et l’aventure fictive relue par le docteur, qui,
curieusement, semble précéder la première de quelques heures... Est-ce
l’Art qui imite la Vie, ou l’inverse ?
Jean-Pierre Naugrette est professeur émérite à la Sorbonne
Nouvelle-Paris 3, traducteur, essayiste et romancier. Spécialiste de
Robert Louis Stevenson et de Sir Arthur Conan Doyle (Détections
sur Sherlock Holmes, Le Visage Vert, 2015), il entrecroise
les fils de la fiction fantastique, policière et SF au sein d’une
oeuvre romanesque construite dans la filiation d’Edgar Allan Poe, H.
P. Lovecraft ou Jorge Luis Borges. Jean-Pierre Naugrette est
l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles édités au
Visage Vert : Retour à Walker Alpha (2009), Les Hommes
de cire (2010), Exit Vienna (2012) et
Destination Cérès (2017).
isbn : 978-2-918061-51-9
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Nouveauté de novembre 2021
Les colloques Cerisy. Ouvrage dirigé par Christian Chelebourg et Antoine Faivre.
Le complot appartient à l’histoire des faits autant qu’à celle des
idées. C’est une réalité politique et un puissant ressort
romanesque, d’où la fascination qu’il exerce sur les esprits. Pour
une conspiration avérée, combien d’obscures machinations rêvées ? Le
frisson que procurent les théories du complot tient pour une large
part à ce qu’elles rétablissent de l’aventure et du mystère dans les
aléas de l’actualité, à ce qu’elles donnent du sens à la marche
chaotique des siècles. Le complot est aussi une formidable machine à
inventer des super-vilains qui manipulent en secret les rouages de
nos vies. Dénoncer une vaste conjuration, c’est souvent s’offrir le
luxe de se poser en victime de puissances occultes : on comprend que
notre époque en soit friande.
Le colloque qui s’est tenu au
Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle du 22 au 29 juillet
2016 réunissait historiens, sociologues et spécialistes de
l’imaginaire pour réfléchir sur le complotisme à travers une série
d’études de cas qui nous mènent du Siècle des lumières à la pop
culture contemporaine.
Contributions de : Patrizia D’Andrea •
Anne-Marie Baron • Marie-Hélène Bauer • Elise Benchimol •
Sébastien Bertrand • Ana-Maria Binet • Christian Chelebourg •
Laurent Déom • Antoine Faivre • Lauric Guillaud • Emmanuel Kreis
• Guillaume Labrude • Jean-Pierre Laurant • Apolline Lehmann •
Reinhard Markner • Bertrand Méheust • Serge Meitinger • Gilles
Menegaldo • Dominique Meyer-Bolzinger • Jean-Paul Meyer • Maryse
Petit • Jean-Marie Seca • Rebecca Sugden
illustrations en couleurs et en noir et blanc
Illustration de couverture : Guillaume Labrude
isbn : 978-2-918061-50-2
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Nouveauté d'octobre 2021
La Clef rouge et autres contes cruels et de mort
Maurice Leblanc
Choix, préface et bibliographie par Jean-Luc Buard
Les protestations s’élevèrent. On l’entoura. Les messieurs joignaient les mains. Les dames le cajolaient. On le tourmenta jusqu’à ce qu’il parût consentir. Enfin, après quelques minutes de réflexion, il se résolut. — C’est ma dernière histoire, mes enfants. Vous-mêmes, d’ailleurs, vous n’aurez plus envie de m’en demander d’autres. Car c’est un drame effrayant, quelque chose de fantastique et d’horrible qui dépasse l’imagination. Il y a cinquante ans que cela s’est commis, au début de ma carrière, en province. Les journaux ne relataient pas les crimes, comme aujourd’hui, et le fait est peu connu. Moi, depuis, je n’en ai jamais parlé, tellement ce souvenir m’impressionne. C’est que mes yeux, écoutez bien, c’est que mes yeux ont vu tout !
Maurice Leblanc conteur cruel ? De la part du père d’Arsène Lupin, la
proposition peut surprendre, tant l’univers du gentleman-cambrioleur
paraît éloigné du cadre du Grand-Guignol et du récit
d’horreur.
Et pourtant, de par leur appartenance au genre
policier et mystérieux, nombre d’aventures de Lupin sont des récits
à chute, à double fond et à surprise.
Et les lecteurs du
recueil La Robe d’écailles roses (1912) avaient pu
avoir quelques aperçus des talents de conteur cruel et horrifique de
Maurice Leblanc. Mais ce dernier volume n’était plus réédité depuis
1979, de surcroît dans une version partielle, et la contribution de
son auteur à ce domaine n’était guère connue jusqu’à présent dans sa
diversité. Il aura fallu la publication de l’Intégrale de ses contes
et nouvelles, en 2018, pour mesurer l’étendue de sa palette de
conteur cruel et tragique, dispersée au long d’une carrière de
conteur de presse de quarante ans, depuis ses débuts en 1890 à
l’ombre de Maupassant. C’est un condensé de celle-ci, en une
sélection de 35 contes cruels et de mort, qu’offre le présent
recueil, avec lequel Maurice Leblanc peut prétendre à une place aux
côtés des maîtres du genre, qui se nomment Maurice Level ou Maurice
Renard.
Un volume de 155 x 235, 178 p., 15 euros
isbn : 978-2-918061-49-6
Illustration de couverture : Marc Brunier-Mestas
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Nouveauté de septembre 2021
Esprits noirs et blancs.
Histoires de fantômes
Ralph Adams Cram
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel et Blandine Longre.
Préface de Stefan Dziemianowicz, traduite de l’anglais (États-Unis) par Jean-Louis Corpron
« Ce fut alors que je me réveillai – pleinement, absolument.
Je me souvins de l’histoire de la « Maison hantée ». C’était
cela, l’épouvante. Je voulus me lever, je voulus crier. Mon
corps me semblait de plomb, ma langue était paralysée. Je
pouvais à peine cligner les yeux. Et la lumière allait
s’éteindre. Oui, aucun doute. Il faisait de plus en plus
sombre ; lentement la nuit rampante avalait le motif du
papier peint. Le plus infime de mes nerfs, engourdi, était
parcouru de picotements ; mon bras droit glissa, insensible,
le long de mon corps, et je ne pus le relever – il
pendouillait inerte à mon côté. Un crissement ténu s’éleva
dans mon cerveau ; on eût dit le chant des cigales d’une
journée de septembre dans les collines. Les ténèbres
approchaient à grands pas. »
Ralph Adams Cram (1863-1942) fut avant tout un architecte
américain de renom, un partisan infatigable du renouveau
gothique. Son unique recueil de nouvelles – traduit pour la
première fois dans son intégralité en français –, publié à l’âge
de trente-deux ans, lui a assuré une notoriété littéraire
tardive. Réputation en grande partie due à l’appréciation
laissée par H. P. Lovecraft dans son essai majeur Épouvante
et surnaturel en littérature (1927), pour la nouvelle «
La Vallée morte ».
isbn : 978-2-918061-47-2
Illustration de couverture : Marc Brunier-Mestas
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Nouveauté de juillet 2021
Le Visage Vert n° 32 • Revue de littérature.
Quoi de plus commun qu’une histoire de fantômes dans une revue
dont la raison d’être est, infatigablement, de leur rendre
hommage ? Pourtant « Le Navire qui rencontra un fantôme » (1902)
est une variation très originale du thème de la hantise issue de
la plume de l’écrivain américain Frank Norris, plus connu pour
ses romans naturalistes que pour son intérêt pour le
fantastique. Un coup de maître, croyons-nous, que nous sommes
particulièrement fiers de publier, avec, en complément, les
illustrations de la première publication en magazine.
Plus
confidentiel, l’auteur britannique Emeric Hulme-Beaman, un temps
spécialisé dans le roman surnaturel au début de sa carrière dans
les années 1890, nous propose un conte autour de la passion du
jeu. Un thème qui, depuis Hoffmann, a inspiré nombre
d’écrivains. Mais point de pactes diaboliques ici, sinon une
approche plus moderne par le truchement du magnétisme et de
l’hypnotisme. C’est le phénomène des tables tournantes et du
spiritisme qui inspire à Henri Duvernois une autre variation du
« Bonheur au jeu » dans « L’Esprit ». Conteur prolixe, mais sans
doute plus renommé pour son théâtre, Duvernois montre une
seconde facette de son talent dans un saisissant conte cruel : «
Le Marteau ».
Plusieurs auteurs déjà publiés dans Le
Visage Vert rejoignent cette livraison qui aura trop
tardé à paraître : tout d’abord Jean-Pierre Chambon avec deux
contes originaux, malicieux ou poignants, illustrés par Claude
Ballaré – cette fois-ci en couleurs. Philippe Riviale, l’un des
romanciers de la maison Visage Vert, nous gratifie, à l’ombre du
maître Edgar Poe, d’une surprenante énigme dans le Paris de
1835, « L’Affaire de la lampe ». Puis, voici, dans une veine
encore plus non-sensique (textes et illustrations) que lors de
la parution de « L’Extincteur à fantôme » (no 22), Gelett
Burgess, avec des extraits d’un recueil (The Lively City
O’Ligg, 1899) destiné, paraît-il, au jeune public…
Enfin, ne boudons pas notre plaisir de donner à lire ou à relire
un « classique » de J. Sheridan Le Fanu, « L’Enfant qui partit
avec les fées » dans une traduction nouvelle de Merle Bardenoir
qui l’a également illustré.
Nous sommes heureux
d’accueillir Thomas Pourchayre pour le récit d’un spectacle
merveilleux où il est question de « grain » et de licornes.
Remercions ici l’illustratrice Olivia HB pour son étonnante
contribution.
L’intérêt que nous portons à Aleister
Crowley est ancien. Notre ami Gérard Coisne s’y était intéressé
en 1985 dans son fanzine Mater Tenebrarum, et avait
introduit « the wickedest man in the world », selon l’expression
du ministre de la Justice en 1947, en l’opposant férocement à
une autre gloire de l’occultisme britannique, Dennis Wheatley.
C’est un plaisir de reprendre les traductions des « amusements »
de Crowley, et de proposer un troisième texte pioché dans les
Simon Iff Stories. Achevons ce tour d’horizon avec
une parodie holmésienne, ou plutôt watsonienne, « Une dame de
confiance », due à la plume incisive de J. Storer Clouston, un
auteur qui a pour vocation, comme quelques autres, à venir
hanter les pages du Visage Vert.
Un volume de 160 x 240, 216 p., 19 euros
isbn : 978-2-918061-48-9
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Nouveauté de novembre 2020
Les colloques Cerisy. Ouvrage dirigé par Jocelyn Dupont et Gilles Menegaldo.
Monument permanent de notre horizon culturel, premier
poète national américain selon Nabokov, Edgar Allan Poe
(1809-1849), de son vivant souvent méprisé, est devenu
en près de deux siècles une figure tutélaire pérenne du
monde des arts et des lettres. Comme l’attestent les
innombrables rééditions de son œuvre, ainsi que les
reprises, réécritures ou hommages discrets, littéraires,
cinématographiques ou autres (musique, bande dessinée,
culture numérique), l’influence de Poe est considérable.
Le phénomène n’est pas nouveau : on sait quel fut en
France son ascendant sur les poètes symbolistes et
modernistes, les surréalistes ainsi que le cinéma
d’avant-garde. Et comment ne pas songer aux célèbres
relectures de « La Lettre volée » par Lacan et Derrida ?
Si l’on ajoute à cette liste ceux qui aiment à voir en
Poe l’inventeur de la science-fiction, du récit policier
et du gothique intériorisé, alors force est de constater
que nul n’est à l’abri de l’influence poesque.
De
nos jours, le fantôme d’Edgar Poe semble incarner toutes
nos hantises et nos obsessions. Il constitue surtout un
formidable réservoir de potentialités créatrices. C’est
la raison pour laquelle les auteurs de cet ouvrage ont
choisi de s’intéresser aux modalités de sa persistance
au XXIe siècle, par-delà les frontières artistiques,
nationales et linguistiques.
Contributions de : Christophe Chambost
• Élodie Chazalon • Christian Chelebourg • Florent
Christol • Jocelyn Dupont • Jérôme Dutel • Camille Fort
• Lauric Guillaud • Chloé Huvet • Pierre Jailloux •
Henri Justin • Isabelle Labrouillère • Guillaume Labrude
• Pénélope Laurent • Isabelle Limousin • Éric Lysøe •
Sophie Mantrant • Gilles Menegaldo • Maryse Petit •
Françoise Sammarcelli • Nathalie Solomon • Benoît Tadié
• Dennis Tredy
illustrations en couleurs et en noir et blanc
Illustration de couverture : Jocelyn Dupont
isbn : 978-2-918061-45-8
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Nouveauté de novembre 2019
Veillées fantômes
Jerome K. Jerome
Avec 96 ou 97 illustrations
de Kenneth M. Skeapin
Traduction de Jean-Louis Lassère
« La veille de Noël, les vivants adorent se réunir
pour bavarder… Et de quoi parlent-ils ? De fantômes,
pardi ! Prenez cinq ou six Anglais, installez-les au
coin du feu, et comme par magie ils se mettent à se
raconter des histoires… de fantômes ! Pour le maître
de maison, quoi de plus plaisant, en effet, que
d’écouter les convives conter d’authentiques
anecdotes de revenants. Le temps de Noël est une
période festive, précisément celle où les Anglais
aiment évoquer les tombes, les cadavres et les
crimes de sang ! »
Il est de notoriété
publique que la tradition de l’histoire anglaise de
fantôme racontée au moment de Noël a été sacralisée,
en quelque sorte, par Charles Dickens à partir de
1843 avec Un chant de Noël. C’est de la
popularité de cette nouvelle, aussi bien dans le
monde anglo-saxon qu’en France, où elle fut très tôt
traduite, qu’allait naître une autre tradition, plus
littéraire, mais non moins rituelle, le conte de
Noël. Il n’est donc guère étonnant que Jerome K.
Jerome ait voulu rendre hommage, à sa façon, à cette
noble tradition…
Disponible à partir du 25 novembre
isbn : 978-2-918061-44-1
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Nouveauté de septembre 2019
Celui qui n'a pas tué
Maurice Renard
Édition établie et préfacée par Claude Deméocq
Maurice Renard (1875-1939) est l’auteur reconnu de romans d’anticipation – ou de « merveilleux scientifique » comme lui-même qualifiait le genre –, tels que Le Docteur Lerne, sous-dieu (1908), dédié à H. G. Wells, ou encore Le Péril bleu (1912). De très nombreuses nouvelles complètent sa carrière d’écrivain. En témoigne le recueil Celui qui n’a pas tué, regroupant des contes de différents genres, écrits entre 1927 et 1930, publiés pour la plupart dans Le Matin. La particularité de ce recueil est d’avoir été composé par l’auteur en 1931, mais laissé à l’état d’épreuves à la suite de la faillite des Éditions Crès en 1935. C’est sa première impression, préparée par Claude Deméocq, que Le Visage Vert propose au lecteur.
isbn : 978-2-918061-42-7
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Le Visage Vert n° 31 • Revue de littérature.
Sur neuf auteurs de fiction publiés dans ce numéro,
six sont francophones – partagés entre anciens et
modernes. Une statistique peu fréquente dans nos
pages traditionnellement plus ouvertes aux auteurs
étrangers, surtout anglo-saxons. D’heureux concours
de circonstances expliquent cette présence plus
riche d’écrivains français. Commençons par Yves et
Ada Rémy, dont Le Visage Vert vient de
rééditer Le Grand Midi (1971) dans une
version révisée pour l’occasion. La nouvelle «
musicale » « Transsibériennes d’Armen Bertossian »
existe en deux états, remarquables tous les deux.
Nous avons retenu la forme radiophonique ; encore
une singularité de cette livraison.
D’autres
auteurs contemporains interviennent dans ce numéro :
Yves Letort, explorateur infatigable du monde du
Fleuve, et Pascal Malosse, nouveau venu dans ces
pages, mais déjà un auteur confirmé, publié
notamment aux Éditions Malpertuis.
Trois
auteurs « anciens » viennent compléter cette palette
: Maurice Renard d’abord, avec deux contes inédits
en volume, que nous publions en avant-première,
extraits de la prochaine parution, au Visage Vert,
de Celui qui n’a pas tué, un recueil
préparé par Maurice Renard en 1931, composé par les
Éditions Georges Crès, mais resté à l’état
d’épreuves pour cause de faillite. Il s’agit d’un
recueil composite, mais le dernier tiers regroupe
des contes d’anticipation et fantastiques, comme en
témoignent « Une odeur de soufre » et « Hippolyte ».
Que Claude Deméocq, spécialiste de l’écrivain et
promoteur de la première édition de Celui qui
n’a pas tué, soit sincèrement remercié de son
soutien. Contemporain de Maurice Renard, Camille
Mauclair revient dans nos pages avec deux nouvelles
: « L’Évocation » tout d’abord, que nous publions
comme pour nous associer, tardivement, à la
commémoration du centenaire de la Première Guerre
mondiale. Texte à la lisière du fantastique il n’en
est pas moins fort troublant et digne d’une première
publication. « Vie des Elfes », en revanche, a été
publié deux fois du vivant de l’auteur, mais reste
plutôt méconnu. Superbement illustré par
Fantin-Latour, nous croyons qu’il surprendra plus
d’un lecteur par sa poésie et sa thématique «
fantasy ».
Quittons l’Hexagone pour rejoindre
le Royaume-Uni. Arthur Machen, d’abord, dont nous
avons l’immense plaisir de publier l’un des derniers
grands contes inédits en français. Encore un projet
fort ancien finalement accompli. Grâce soit rendue à
son traducteur, Jean-Louis Corpron, et au
spécialiste de l’écrivain gallois, Aaron Worth, qui
nous a bien volontiers autorisés à adapter les notes
(nombreuses, mais le lecteur comprendra pourquoi) de
sa récente édition d’un choix des meilleurs textes
de l’auteur du Grand Dieu Pan. Pas très
loin de Machen, nous retrouvons Mark Valentine et
son « Connoisseur », un détective de l’étrange dont
l’aventure présente a été traduite et illustrée par
Patrick Mallet.
Au rayon des essais, le
lecteur retrouvera avec plaisir le cinquième épisode
de l’étude au long cours de Michel Meurger consacrée
aux garous et meneurs de loups.
Comme souvent,
nous achevons notre livraison par un texte
humoristique, en l’espèce une « chinoiserie » de
1887, due à la plume de l’écrivain danois Sophus
Bauditz.
Un volume de 160 x 240, 190 p., 19 euros
isbn : 978-2-918061-43-4
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Nouveauté d'avril 2019
Le Grand Midi
Yves et Ada Rémy
Auteurs majeurs du fantastique français
contemporain, Yves et Ada Rémy ont été révélés par
la publication des Soldats de la mer en 1968.
Parallèlement à leur métier de documentaristes,
ils poursuivront leur travail d’écriture à quatre
mains avec, entre autres, Le Grand Midi,
La Maison du Cygne (grand prix de
l’Imaginaire 1979), Le Prophète et le
Vizir, Le Mont 84.
Paru
initialement en 1971 chez Christian Bourgois,
Le Grand Midi n’avait encore jamais été
réédité.
isbn : 978-2-918061-41-0
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Nouveauté de novembre 2018
Le Visage Vert n° 30 • Revue de littérature.
Parmi les fondateurs du Visage Vert on se souvient que, dans la liste des auteurs à publier de toute urgence – une liste sans fin… –, un nom s’imposait particulièrement, celui du Polonais Stefan Grabiński (1887-1936). Il a fallu patienter des années avant de pouvoir proposer un dossier consacré à cet oublié de marque, introduit en France en 1958 par Roger Caillois. Une belle initiative restée sans lendemain, jusqu’à aujourd’hui où, grâce à Pierre Van Cutsem, exégète et traducteur du fantastiqueur polonais, Grabiński sort enfin de l’ombre. La première partie d’une étude que Michel Meurger consacre à « l’homme de feu » – ainsi qu’il le surnomme – et la « construction d’un métafantastique » enrichit un aperçu de son œuvre (deux nouvelles publiées en 1919). Un prochain numéro du Visage Vert poursuivra l’exploration de l’œuvre de Stefan Grabiński avec un troisième récit et la deuxième partie de l’étude de Michel Meurger. Ajoutons que nous avons demandé à l’artiste russe Ragni Uribva d’illustrer ce dossier et que son apport vient remarquablement le compléter.
Que la place prise par cette découverte n’occulte pas un sommaire aussi varié qu’à l’accoutumée :
– Une curieuse anecdote apocryphe concernant Ann Radcliffe du feuilletoniste Marie Aycard (1794-1859) brillamment replacée dans son contexte par Jean-Luc Buard. C’est la deuxième fois que Le Visage Vert s’intéresse à Ann Radcliffe par pastiche interposé (voir notre épuisé numéro 1, que nous rééditerons, c’est promis…).
– Une nouvelle de paradoxe temporel – presque – inédite de H. G. Wells, en partie inspirée des travaux de J. W. Dunne (L’Expérience du temps, 1927).
– Deux singuliers « traitements » de Didier Pemerle, un auteur qui, selon ses propres termes, « travaille avec discrétion dans une certaine obscurité ». Regrettable obscurité…
– Deux textes à énigme – traduits et présentés par Mathieu Prioux – de l’Américain Frank R. Stockton (1834-1902), dont le premier, « La Jeune Fille ou le Tigre », est devenu très vite après sa parution en 1882 l’un des grands textes classiques de la littérature américaine, au même titre que « Marjorie Daw » de Thomas Bailey Aldrich, présenté dans notre numéro 24.
Ce numéro s’achève sur « L’Araignée d’or », un récit saisissant de Paul-Napoléon Roinard (1856-1930), poète et dramaturge symboliste tombé dans l’oubli.
Un volume de 160 x 240, 202 p., 19 euros
isbn : 978-2-918061-40-3
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Nouveauté de février 2018
Les Oiseaux de nuit
Maurice Level.
Après Les Portes de l’enfer (1910), Les Oiseaux de nuit (1913) est le deuxième recueil de contes terrifiants de Maurice Level, spécialiste du conte cruel acclamé par H. P. Lovecraft.
Ce recueil, qui n’avait jamais été réédité depuis un siècle, réunit trente contes d’épouvante – trente chefs-d’œuvre – parmi lesquels on peut citer « Le Chenil », « La Nuit et le Silence », « Sous le chloroforme » et « Dans les blés », des classiques de l’horreur traduits dans le monde entier, des États-Unis au Japon, et inexplicablement méconnus en France.
Adapté avec un énorme succès au Grand Guignol entre 1912 et 1938 et rejoué sans interruption aux quatre coins du monde depuis 1995, « Le Baiser dans la nuit » est un authentique sommet du conte d’horreur, lui aussi totalement oublié dans sa version originale, ici présentée avec les variantes de la première parution dans la presse.
Cette édition est complétée d’éléments bio-bibliographiques, documentaires et iconographiques retraçant les sources, les thèmes, la diffusion et l’immense vogue internationale que connurent ces récits brefs et percutants.
Il est temps de les redécouvrir et de redonner à leur auteur la place qu’il mérite parmi les précurseurs de la littérature d’horreur contemporaine de langue française.
Préface de Philippe Gontier
Édition établie et postfacée,
avec une bibliographie, par Jean-Luc Buard
Documents réunis
par Philippe Gontier et Jean-Luc Buard
Un volume de 155 x 235, 285 p., 19 euros
isbn : 978-2-918061-39-7
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Nouveauté de novembre 2017
Le Visage Vert n° 29 • Revue de littérature.
Ce numéro constitue la première livraison de la sixième série du Visage Vert qui diffère moins des numéros parus depuis 2011, que des séries précédentes. Différentes raisons ont conduit à ce changement de présentation, parmi lesquelles l’envie d’introduire de la couleur – jusque-là réservée aux suppléments destinés aux abonnés –, de la souplesse aussi (ce numéro excède les traditionnelles 192 pages), comme le besoin d’unifier quelque peu la maquette de nos ouvrages.>
Par un heureux hasard de circonstances, nous avons le plaisir d’offrir un texte inédit d’Anders Fager, grâce au concours de son éditeur français, Mirobole, et de sa traductrice, Carine Bruy. Anders Fager a même organisé un concours pour illustrer sa nouvelle et c’est David Jansén qui a remporté nos suffrages.
Le feuilleton « Du côté des loups » de Michel Meurger en est à son quatrième épisode – toujours aussi haletant –, et la Bête du Gévaudan hante encore le XIXe siècle. Pour illustrer le thème du garouage, Georges Fourest apporte une touche aussi légère que licencieuse, voire rabelaisienne, dans une langue savante, décryptée par Yannick Beaubatie, éminent spécialiste de l’écrivain limougeot.
Encore une histoire de fantôme ? « La Victime » de May Sinclair, écrit dans les années 1910, démontre qu’il est possible de s’écarter avec habileté du classicisme jamesien.
Ce numéro comprend une double évocation de Marcel Schwob avec deux récits publiés dans L’Écho de Paris en 1893 (on notera le soin qui a été apporté à l’établissement des textes jusqu’ici malmenés par différentes éditions). Les belles études qui les accompagnent – signées Agnès Lhermitte et Bruno Fabre, tous les deux à la tête de la Société Marcel Schwob –, viennent en approfondir la lecture et rappellent chacune l’importance de cet écrivain, considéré à son époque ici comme le « Roi des Épouvantements » et là comme le « Prince de la terreur ».
Yves Letort poursuit son exploration géomythographique du Fleuve (cf. son recueil homonyme publié au Visage Vert en 2015) avec « La Date ». Quant à Nicolas Liau, dont trois recueils ont déjà été publiés, il nous donne, pour conclure ce numéro, un étonnant « Conte déliquescent ».
Un volume de 160 x 240, 202 p., 19 euros
isbn : 978-2-918061-78-6
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Nouveauté d'octobre 2017
Destination Cérès
par Jean-Pierre Naugrette.
1905-2050. Deux espace-temps, deux pyramides,
l’une en Égypte, à Dahchour, l’autre sur une
planète naine, Cérès. L’une construite par le
pharaon Snefrou, l’autre naturelle, repérée en
2015 par la sonde Dawn : toutes deux
existent dans notre monde, mais c’est un autre
monde qui est ici proposé. Deux explorations des
profondeurs, des souterrains et des labyrinthes,
en quête de civilisations passées, perdues ou
futures. Ou bien en quête d’une femme ? Des
archéologues victoriens aux Pink Floyd, à Patti
Smith ou Stanley Kubrick, Jean-Pierre Naugrette
invite son lecteur à un voyage intersidéral et sidérant.
Jean-Pierre Naugrette est professeur de
littérature anglaise à Paris 3, traducteur,
essayiste et romancier. Spécialiste de Robert
Louis Stevenson et de Sir Arthur Conan Doyle
(Détections sur Sherlock Holmes, Le
Visage Vert, 2015), il entrecroise les fils de la
fiction fantastique, policière et SF au sein d’une
oeuvre romanesque construite dans la filiation
d’Edgar Allan Poe, H. P. Lovecraft ou Jorge Luis
Borges. Destination Cérès se situe dans
la mouvance de romans comme Les Hommes de
cire ou d’un recueil de nouvelles comme
Retour à Walker Alpha, publiés tous deux
au Visage Vert.
isbn : 978-2-918061-38-0
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Littérature, cinéma et arts graphiques
ouvrage dirigé par Christophe Gelly et Gilles Menegaldo.
L’oeuvre de Lovecraft est étroitement liée à la
notion même d’illustration à différents niveaux.
Outre l’influence que les arts graphiques (Nicolas
Roerich) et le cinéma ont exercé sur ses écrits,
l’auteur réputé pour ses descriptions
hyperboliques mais aussi pour son écriture de
l’indicible a toujours su ménager dans ses
nouvelles des blancs ou des interstices qui
agissent comme autant d’invites à des
illustrateurs (ou continuateurs) potentiels. Les
adaptations de Lovecraft foisonnent, qu’il
s’agisse de la peinture (H. R. Giger), du cinéma
(Stuart Gordon, Brian Yuzna, Roger Corman, John
Carpenter), de la bande dessinée (Philippe
Druillet, Alan Moore) ou des jeux vidéo ou jeux de
rôle qui, eux aussi, « adaptent » l’univers
lovecraftien. Les études rassemblées ici visent à
établir un panorama raisonné des adaptations et
appropriations de Lovecraft et plus largement à
déterminer la place que joue l’image dans son
oeuvre et la manière dont cette oeuvre était
prédisposée à être ainsi réinterprétée au prisme
du visuel.
Contributions de : Denis Mellier
• Lauric Guillaud • Éric Lysøe • Roger Bozzetto •
Julien Schuh • Philippe Met • Christophe Chambost
• Gilles Menegaldo • Pierre Jailloux • Christophe
Gelly • Jérôme Dutel • Karen Vergnol-Rémont •
Isabelle Périer • Rémi Cayatte • Arnaud Moussart •
Christopher Robinson • Nicolas Fructus
Illustrations de : Nicolas Fructus • Gilles
Francescano • Philippe Jozelon.
illustrations en couleurs et en noir et blanc
Dessin de couverture : Nicolas Fructus
isbn : 978-2-918061-77-9
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Nouveauté de février 2017
Le Visage Vert n° 28 • Revue de littérature.
L’histoire de fantôme, la ghost
story pour faire référence à une spécialité
anglaise, voilà qui fait toujours notre bonheur.
C’est au tour de l’Anglais Perceval Landon, peu
connu dans nos contrées – mais célébrissime dans
le monde anglo-saxon –, de proposer une variante
assez impressionnante de hantise. « Presque trop horrible », selon les
termes de M. R. James, l’un des maîtres et
théoricien du genre. Quant à ceux qui ont prétendu
photographier les spectres (comme à Cincinnati, en
1875), Lafcadio Hearn s’applique à les démasquer,
en dénonçant méthodes et procédés employés pour
abuser des crédules. Dans un nouvel article
consacré aux détectives des Ténèbres (ceux de la
littérature populaire française des années
1930-1960), François Ducos en dresse un inventaire
érudit qui recense « les humbles,
les tâcherons de l’à-peu-près, les velléitaires
frileux, mais aussi l’auteur en état de nécessité,
sans oublier quelques francs-tireurs du non-sens,
suffisamment possédés pour commettre des
fulgurances impromptues où les actes gratuits
conduisent directement de l’autre côté du miroir
». Sur l’étagère des antiquités nous
trouvons un récit onirico-fantastique de Carl
Weisflog (1770-1828), un temps familier d’Hoffmann
et de Contessa, qui nous transporte, en quelque
sorte, dans les Indes néerlandaises. Dans un
registre différent, le récit pseudo-historique de
Kirby Draycott nous emmène dans l’Allemagne du
XVIe siècle, assister au tragique
supplice de Goetz de Berlichingen « à la main de
fer ». L’article de Michel Meurger qui suit la
publication vient rétablir quelques faits
historiques concernant ce personnage, surtout
connu grâce au drame de Goethe, et renouer avec la
thématique de la machinerie suppliciaire déjà
abordée dans Le Visage Vert
avec la Vierge de fer. Deux auteurs modernes
viennent compléter cette livraison. D’abord
Jean-Pierre Chambon qui, toujours merveilleusement
illustré par des collages de Claude Ballaré, nous
conte un étrange voyage de la reine Zélia. Puis,
nous avons le grand plaisir de présenter trois
nouvelles « exquises et enivrantes
», illustrées par Elka, d’Achillèas
Kyriakìdis, traducteur en langue grecque de Jorge
Luis Borges, mais aussi de Raymond Queneau et de
Georges Perec. Son œuvre largement méconnue en
France est évoquée par son traducteur, Nicolas
Pallier. Enfin, un conte « impossible » de Gustave
Guitton, écrit en collaboration avec Gustave Le
Rouge, vient achever un numéro où humour et ironie
sont distillés dans la plupart des textes.
Les abonnés reçoivent en supplément un
fascicule reproduisant en fac-similé le texte
anglais de la nouvelle de Kirby Draycott, et
diverses illustrations liées à Goetz à la main de
fer.
Un volume de 160 x 240, 192 p., 17 euros
isbn : 978-2-918061-37-3
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Nouveauté de novembre 2016
par Sophie Mantrant.
Essai
Illustrations de Marc Brunier-Mestas
Art du voile ou du hiéroglyphe, la littérature selon Arthur Machen est le lieu où s’écrivent les mystères de l’univers, dans un langage symbolique que le lecteur est invité à déchiffrer. Son œuvre de fiction met en scène des enquêteurs qui sont aussi des lecteurs et interprètes du grand livre du monde. Arthur Machen et l’art du hiéroglyphe se fait à son tour enquête dans son exploration d’une œuvre qui reste mal connue. Les récits d’horreur surnaturelle qui ont fait passer l’auteur gallois à la postérité, Le Grand Dieu Pan (1894) notamment, ne constituent qu’une partie d’un vaste ensemble de textes à dominante fantastique qui prônent le ré-enchantement du monde en des temps désenchantés. Arthur Machen pratique une écriture du secret, une écriture qui ne lève pas le voile du mystère, mais met en lumière l’énigmaticité du monde. Son œuvre évoque les propos du symboliste Maurice Maeterlinck, pour qui « le grand secret, le seul secret, c’est que tout est secret ».
Sophie Mantrant, agrégée d’anglais, est maître de conférences en littérature (britannique et américaine) à l’Université de Strasbourg. Spécialiste de la littérature fantastique du tournant du XXe siècle, elle travaille depuis plusieurs années sur l’œuvre d’Arthur Machen. Elle s’intéresse également aux adaptations filmiques des textes fantastiques.
Cet ouvrage a été publié avec le concours
de l’Université de Strasbourg et de l’EA
2325 SEARCH.
isbn : 978-2-918061-36-6
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Nouveauté de juin 2016
Le Visage Vert n° 27 • Revue de littérature.
Très apprécié de ses contemporains, par H. G.
Wells notamment, mais peu traduit en France, le
britannique Thomas Burke est l’auteur de nouvelles
remarquables tant dans le domaine du fantastique,
ici avec « L’Homme creux », que dans celui de la
littérature criminelle : « Les Mains de M.
Ottermole », couronné en 1949 par un jury
d’exception comme le meilleur récit criminel de
tous les temps, devant Edgar Poe, Conan Doyle ou
Anthony Berkeley pour ne citer que ses concurrents
immédiats… Le lecteur d’aujourd’hui se forgera sa
propre opinion en lisant pour la première fois ce
texte dans son intégralité. Dans le troisième
article que Michel Meurger consacre aux
loups-garous, l’exploration du garouage se
poursuit, du Premier au Second Empire, de la fin
du roman gothique aux derniers feux du romantisme,
où la bête du Gévaudan suscite plus que jamais de
nombreuses interprétations. On croise ainsi les
figures notables de Catherine Cuthbertson, Robert
Maturin, Jérôme Delandine, Alexandre Dumas, Paul
Lacroix et Élie Berthet. Un extrait d’œuvre de ce
dernier vient clore l’essai, tandis que deux
textes plus résolument fantastiques le précèdent,
dont « Le loup-Garou » de l’érudit et bibliophile
Paul Lacroix qui fut « emprunté » en 1838 par un
écrivain anglais, Sutherland Menzies, afin d’être
transposé dans le Kent du XIIe siècle.
« Hugues, The Wer-Wolf », découvert dans les
années 1930, est aujourd’hui encore considéré
comme une étape majeure du développement du thème
dans le monde anglo-saxon. Pilier incontesté du
conte cruel français au début du XXe
siècle, Maurice Level est désormais plus connu en
langue anglaise que dans le pays qui a inventé le
Grand-Guignol. Son succès, surtout américain, à
partir de 1920 ne s’est jamais démenti, et gagne
aujourd’hui en popularité auprès des amateurs de
mystère et d’horreur, comme l’étude très
documentée menée par Jean-Luc Buard sur sa
destinée américaine permet de s’en rendre compte.
Viennent compléter cette belle évocation quatre
nouvelles, dont deux inédites en volume, trois
d’entre elles ayant figuré au sommaire du mythique
«pulp» Weird Tales, et la
quatrième dans Mystery.
Restons aux États-Unis avec Livia Llewellyn, une
très belle découverte de fantastique contemporain
qui nous donne, avec « Fournaise », une nouvelle
apocalyptique à l’atmosphère saisissante. Un texte
inédit, particulièrement macabre, sinon décadent,
du poète Saint-Pol-Roux, suivi d’une étude sur le
fantastique dans son œuvre par Mikaël Lugan,
précède une très dense partie
bibliographique.
Les abonnés reçoivent en supplément des
cartes imprimées en couleurs (couvertures de
Weird Tales, des recueils anglais de
Maurice Level, etc.).
Un volume de 160 x 240, 192 p., 17 euros
isbn : 978-2-918061-35-9
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Nouveauté de décembre 2015
L'Enlèvement d'Elsa
par Philippe Riviale.
Roman
Illustrations de l'auteur
« J’ai trouvé, dans une brocante, de très vieux
cahiers manuscrits. Une ébauche d’intitulé
laissait entendre qu’il s’agissait de fragments,
supposés retrouvés, d’Edgar Poe, traduits par
Étienne Mangematin. J’ai quelque connaissance de
ce faussaire de talent ; il a publié en 1841 un
Court traité de logique non
mathématique, ouvrage disparu aujourd’hui.
Mais il m’est surtout cher pour ses pamphlets
magnifiques contre Victor Cousin, le prince des
ânes, et contre MM. Thiers & Guizot,
précurseurs de la pensée marchande. Je publierai
peut-être un jour ces pamphlets. Le récit que
voici, je l’ai reconstitué, à partir de la
pseudo-traduction. Comme dans le Mystère d’Edwin Drood, de Dickens, la fin
manquait ; l’énigme restait sans solution. Par
l’une de ces prestidigitations que l’on juge
impossibles, j’ai, un jour, en fouillant une malle
très vieille remisée sur une très haute étagère de
la cave, chez mes parents, fait sortir du trou de
mémoire le chapitre qui manquait. Le lecteur
jugera ; il lui faudrait cependant disposer des
principes de logique non
mathématique. »
Philippe Riviale est docteur d’État en
droit public, major de l’agrégation de sciences
sociales, professeur de Première supérieure,
chercheur associé à l’Institut d’histoire de la
Révolution française Paris I – CNRS. Il a
notamment publié au Visage Vert L’Or Taillefert (2009) et, en 2012, aux
éditions Attila, Demain vous
entrez dans la conjuration (« ce livre
d’une beauté irréelle », Le
Monde).
Nouveauté de novembre 2015
Le Visage Vert n° 26 • Revue de littérature.
Dans le registre des lieux maudits ou hantés,
John Buchan nous avait déjà étonnés avec « Skule
Skerry » (Le Visage Vert n° 17). Avec «
Fullcircle » – un titre que nous n’avons pas
souhaité traduire –, l’auteur écossais a conçu une
variation inédite sur la maison hantée.
En
hommage moderne au thème du double, Jean-Pierre
Chambon propose une nouvelle pleine de verve qui
devrait réjouir les collectionneurs (la
collection, une autre forme de hantise…). Pour
illustrer ce texte, deux collages de Claude
Ballaré que nous sommes très heureux d’accueillir
dans ces pages.
Avec Eugène Hollande
(1866-1931), c’est un acteur discret du
fantastique français que nous publions. Poète
avant tout, sa rare prose est marquée diversement
par le symbolisme, l’influence de contemporains
comme Maupassant ou Marcel Schwob, avant d’être
inspirée par une sorte de spiritualisme, de
spiritisme presque, stimulé par les deuils de la
Grande Guerre.
François Ducos poursuit sa
saga des détectives du surnaturel entamée dans
notre numéro 15 (juin 2008). Il inspecte, entre
autres, les fascicules de Fascinax
(1921), puis s’attarde sur quelques grandes
figures du fantastique populaire des années 1930
comme Gaston Boca ou Robert Jean-Boulan et relève
enfin les titres les plus singuliers de
l’incroyable production policière de l’étrange
Edward Brooker.
La traduction inédite – et
érudite –, due à Adrian Adler, d’un extrait d’une
nouvelle d’anticipation du romancier italien
Ippolito Nievo (1831-1861) nous permet d’évoquer
la popularité grandissante en pleine révolution
industrielle du motif de l’homme mécanique – même
si le vocabulaire alchimique n’a pas entièrement
disparu. En contrepoint anglo-saxon et sur le même
thème, nous proposons un conte macabre de Jerome
K. Jerome.
Au rayon des curiosités
dix-neuviémistes voici Édouard Romberg et sa
fantaisie romaine (à laquelle fait écho un texte
de Marie de Solms dans notre supplément). Marie de
Grandfort – avec ses « Longs bras » – et Francesco
Tonolla, dans un étonnant double pastiche de
Théophile Gautier et d’Ugo Tarchetti, viennent
compléter cette livraison. Quant à notre ami
américain H. V. Chao (voir aussi notre numéro 19),
un séjour dans le Gers il y a cinq ans lui a
inspiré une troublante « Guérison ».
Les abonnés reçoivent en supplément : Une
nouvelle de Marie de Solms (« La Tina dei Fada »).
Un volume de 160 x 240, 192 p., 17 euros
isbn : 978-2-918061-33-5
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Nouveauté de septembre 2015
Le Fleuve
par Yves Letort.
Nouvelles
Illustrations de Céline Brun-Picard
« Entrez, mais entrez donc, cher monsieur.
Je vous attendais, comme votre carte me priait de
le faire. Peu de visiteurs parviennent jusqu’ici
et une part nullement négligeable de ceux-là
s’abuse de la façade de cette demeure.
Quelques-uns ont dû tourner les talons songeant
que l’on s’était moqué d’eux. Et que dire,
lorsqu’on en franchit le seuil ? Mes escaliers
sont vétustes et sales ; cette porte même est
lépreuse et pourrait être un fort indice de
déconvenue. Je connais tout cela. Je ne puis ni ne
veux y remédier. Il n’est pas dans le caractère de
cette bâtisse et de son occupant de se farder. Je
suis et demeurerai, à l’égal de mon voisinage,
aise de la sérénité que nous offre cette
décrépitude. »
Yves Letort est né en 1960 à Rennes. Au
milieu des années 1990, il fonde la désormais
mythique maison de micro-édition, L’Astronaute
Mort, qui publia notamment trois textes d’André
Ruellan. Ce dernier exerça une influence
essentielle sur Yves Letort, qui a donné depuis
plusieurs nouvelles à des revues. Le Fleuve est son premier
recueil.
Céline Brun-Picard est peintre
et illustratrice. Elle expose régulièrement depuis
une quinzaine d’années.
Nouveauté de août 2015
Détections sur Sherlock Holmes
par Jean-Pierre Naugrette.
Sous le regard admiratif du Dr Watson,
Sherlock Holmes apparaît souvent comme lecteur de
manuscrits, de cryptogrammes, de documents dans
lesquels il déchiffre un sens caché. Le célèbre
détective de Conan Doyle examine à la loupe les «
signes, traces, pistes » (Carlo Ginzburg) que
recèle le grand livre du monde : il incarne un
type de lecture attentive à la « signature des
choses » (Giorgio Agamben). De son côté, le
lecteur de romans policiers est selon Jorge Luis
Borges soupçonneux, au sens où il traque la
véracité des récits et des énoncés qui lui sont
proposés. La version des faits qui clôt l’enquête
est-elle parfaitement fiable ? Certains indices ne
sont-ils pas cachés, ou trompeurs ? Ces
Détections sur Sherlock Holmes, qui
couvrent tout le canon holmésien, transforment le
lecteur en détective capable d’enquêter, avec sa
propre méthode d’investigation, sur un univers où
l’analyse logique le dispute aux tours de
passe-passe, au déguisement, à la mystification.
Si pour Borges « la solution du mystère » est «
toujours inférieure au mystère lui-même », le
lecteur peut à son tour se transformer en
détective du mystère.
Ancien normalien de la rue d’Ulm, agrégé
d’anglais, Jean-Pierre Naugrette est traducteur et
professeur de littérature anglaise du XIXe siècle
à la Sorbonne-Nouvelle Paris III. Spécialiste de
R. L. Stevenson et de Sir Arthur Conan Doyle, il
travaille sur le fantastique et le policier à
l’époque victorienne, ainsi que sur le roman
d’aventures. Il a codirigé deux colloques
internationaux à Cerisy-la-Salle, l’un sur
Stevenson et Doyle, l’autre sur Sherlock Holmes.
Trois de ses romans entrecroisent dans une
trilogie le roman policier et le conte fantastique
: Le Crime étrange de Mr Hyde (Actes
Sud), Les Hommes de cire (Le Visage
Vert), et Les Variations Enigma (Terre de
Brume). Son dernier roman, Exit Vienna,
paru au Visage Vert en 2012, construit une fiction
policière et d’espionnage autour des derniers
jours de Freud à Londres et à
Vienne.
Nouveauté de juin 2015
Le Club des défis
par Barry Pain.
— Traduit de l’anglais (Royaume-Uni)
par Jean-Louis Corpron.
— Illustrations d'Arthur Garratt.
Le Club des défis se réunissait pour sa
quarante-troisième séance. Le repas terminé, les
convives avaient pris place dans une pièce vaste
et confortable où devaient se tenir les
délibérations. Elle était équipée d’une desserte,
opportunément chargée de provisions à l’intention
des fumeurs – c’est-à-dire tout le monde – et de
rafraîchissements en quantité suffisante pour
assurer le bon déroulement de la soirée. Dans le
brouhaha des conversations, un ou deux garçons de
service s’affairaient encore, débarrassant une
tasse à café, proposant une liqueur, ou disposant
un cendrier et des allumettes à portée de main sur
l’un des guéridons. Au milieu des volutes bleues
de la fumée des cigares, M. Pusely-Smythe, de cet
air lugubre qui lui était coutumier, arrivait à la
chute d’une histoire à mourir de rire.
De son nom complet Barry Eric Odell Pain
(1864-1928), cet écrivain anglais (déjà connu des
lecteurs du Visage Vert) fut tour à tour journaliste,
romancier, nouvelliste et poète. Il a abordé tous
les genres littéraires alors en vogue dans
l’Angleterre de l’époque édouardienne : la detective
story, le fantastique, la littérature pour
enfants et surtout l’humour, comme en témoignent
les ingénieux problèmes du Club des défis publiés
en 1917 et 1918.
Nouveautés de février 2015
L'Animal blanc
par Georg von der Gabelentz.
— Illustrations de Stepan Ueding.
— Couverture de Marc Brunier-Mestas.
« Les histoires extravagantes racontées par
cet homme reflétaient-elles la vérité ou
étaient-elles le fruit d’un cerveau dérangé ? Pour
le médecin que je suis, une chose au moins était
certaine : le malheureux souffrait d’une forme de
délire de persécution causé par son crime, d’une
irritabilité maladive des nerfs, or l’ambiance à
vrai dire très particulière et fantomatique de
cette nuit – qui, moi aussi, m’affectait
irrésistiblement – exacerbait les symptômes à
l’extrême. »
Georg von der Gabelentz (1868-1940) est
l'auteur d'une dizaine de recueils de nouvelles et
de plusieurs romans fantastiques publiés entre
1904 et 1935. « L’Animal blanc. Un conte nocturne
», traduit par Élisabeth Willenz, est extrait de
son premier recueil : Das weisse Tier.
Novellen (Berlin : Egon Fleischel,
1904).
Le Visage Vert n° 25 • Revue de littérature.
C’est un sommaire plutôt éclectique que nous
offrons aujourd’hui à nos lecteurs. Gageons que
leur patience, qui aura été mise à rude épreuve –
notre dernière livraison date, en effet, de juin
2014 –, sera justement récompensée.
Le
deuxième article consacré aux loups-garous dû à
Michel Meurger ouvre le présent numéro. Il explore
cette fois-ci le garouage de la Renaissance au
Siècle des lumières, celui-là même des brigands
meneurs de loups et de la Bête du Gévaudan. Un
court récit du polygraphe Rétif de la Bretonne, «
La Bête excommuniée », ponctue cette étude et nous
donne dans le même temps un exemple rare de conte
fantastique des origines (1784).
« Ce qui m’inquiète et m’intéresse le plus
dans la vie, ce sont le péché et la nuit »,
telle est la profession de foi d’Antonio de Hoyos
y Vinent, sorte d’alter ego ibérique d’un Jean
Lorrain des années 1920. Ce sont deux contes
fantastiques que nous reprenons de ce « dandy
aristocrate, humaniste et libertaire », que
Norbert Gaulard évoque dans sa présentation . À la
même période, mais dans un registre plus classique
de hantise post-victorienne, Jessie Douglas
Kerruish a imaginé une chute des plus surprenantes
pour « La Danse du spectre ». L’originalité de ce
texte tient en outre au « métier » de son héros,
Lester Stukeley, un détective de l’occulte.
Rares sont nos incursions dans les lettres
flamandes d’expression française. D’où notre
plaisir de proposer « La Porte », un texte inédit
de 1947 dû à Guy Vaes et précurseur de ses grandes
œuvres romanesques placées sous le signe de
l’étrange, à commencer par Octobre, long
dimanche (1954). En plus de nous avoir guidés
vers ce texte, publié avec l’accord de Mme Vaes,
que nous remercions vivement, Danny De Laet nous
invite dans son article à une belle et érudite
évocation du fantastique flamand.
N’oublions pas la chronique « En cimaise » de
François Ducos – consacrée au parcours d’Édouard
Yrondy –, ainsi que les deux légendes enjouées,
d’inspiration médiévale, écrites et illustrées par
leur auteur, Albert Robida. Le premier récit fut
publié dans un recueil d’hommages à l’illustrateur
Louis Moulignié, qu’introduit pour nous Fabrice
Mundzik.
Les abonnés reçoivent en supplément : un jeu
de 4 cartes en couleurs reproduisant des dessins
publicitaires pour un recueil d'Antonio de Hoyos y
Vinent.
Nouveautés de juin 2014
par Anne-Sylvie Salzman.
— Illustrations de Stepan Ueding.
— Couverture de Marc Brunier-Mestas.
« Et cet animal dont Keiko sent maintenant
l’odeur mouillée, gémit, gronde, et prononce
horriblement, au beau milieu de sa plainte
informe, le nom de mère. Keiko tend la main vers
la bête, la secoue, pour la chasser – « Mère,
mère… » – rentre dans la maison, fait claquer sur
le montant de la porte-fenêtre le loquet de la
vitre coulissante. La bête s’avance ; Keiko ne
voit que le fond de ses yeux briller, presque
orange, de l’autre côté de la vitre. Elle tire le
rideau et s’assied face à la bête qu’elle ne voit
plus. L’autre gratte à la porte et glapit – puis :
« Mère », d’une voix inhumaine et pâteuse.
»
Anne-Sylvie Salzman est l’auteur d’Au
bord d’un lent fleuve noir (Joëlle Losfeld,
1997), de Sommeil (José Corti, 2000) et
de Lamont (Le Visage Vert, 2009).
Vivre sauvage dans les villes est son
deuxième recueil de nouvelles. Les textes de
Lamont et de Vivre sauvage dans les
villes ont été publiés en anglais par
Tartarus Press sous le titre Darkscapes
(traduction en anglais de William Charlton).
Stepan Ueding, Berlinois d’adoption, est
peintre, illustrateur et vidéaste. Il collabore
régulièrement à la revue Le Visage
Vert.
Au sommaire du numéro 24 du Visage
Vert, deux récits classiques de la
littérature américaine, relevant de genres pour le
moins différents, mais qui trouvent leur place
assez naturellement dans nos pages. Tout d’abord,
le surprenant « Marjorie Daw » de Thomas Bailey
Aldrich qui, nous n’en doutons pas, vous fascinera
autant qu’elle ensorcela, jadis, le bouillant John
Flemming qui n’aurait pu imaginer plus
merveilleuse compagne…
Nous quitterons
ensuite le décor policé de la côte Est des
États-Unis pour suivre Sanger Rainsford, chasseur
émérite, sur un terrain périlleux en diable, celui
de l’île du redoutable général Zaroff. De la
nouvelle de Richard Connell (1924) au film
d’Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel (The
Most Dangerous Game, 1932), Xavier Mauméjean
vous dira tout du plus dangereux des gibiers : la
chasse est ouverte, mais les jeux sont-ils déjà
faits ?
Une autre jungle, aérienne
celle-ci, mais tout aussi mystérieuse, nous est
révélée par Michel Meurger dans l’étude qu’il
consacre aux récits d’aviation fantastiques du
début du xxe siècle. On pourra ainsi découvrir,
parmi un bestiaire peu avenant, ce « Serpent des
airs » de William Page qui inspira à Conan Doyle
sa fameuse « Horreur du plein ciel ».
Loin
des rivières exotiques de contrées inconnues, les
détectives des Ténèbres feront leur grand retour,
au Fleuve Noir cette fois, depuis la création de
cette maison d’édition majeure en 1949 jusqu’à nos
jours, dans un nouveau volet de l’exploration
méthodique et drolatique entreprise par notre
limier, François Ducos.
Pour parachever ce
tour d’horizon, l’Allemand Rudolf Lindau nous
livrera, par l’entremise de son visionnaire
tourmenté, le très russe comte Boris Stachowitch,
sa curieuse théorie du « petit monde ». Maniaque
ou extralucide ? À vous de voir.
Du
mystère, de la passion, de l’horreur, de
l’adrénaline et un zeste d’humour : un cocktail
détonant pour un numéro excitant !
Les abonnés reçoivent en supplément : un jeu
de 4 cartes en couleurs.
Nouveautés de novembre 2013
Le Visage Vert n° 23 • Revue de littérature.
Ce numéro 23 du Visage Vert rend
hommage à un grand connaisseur du Detective
Novel auquel il consacra une thèse
monumentale, Régis Messac. Grâce à de trop
confidentielles traductions dans les années 1930,
dont celle d’« Animula » (« La Lentille de diamant
»), récit criminel teinté de science-fiction,
Messac joua un rôle méconnu dans la découverte de
Fitz-James O’Brien.
Crime et vol encore,
mais combinés cette fois au surnaturel ou à la
folie, avec quelque ironie aussi, dans le «
Pommier » de Jules Lermina, un autre habitué de
nos pages.
En parlant de richesse mal
acquise, que seriez-vous prêt à donner pour
pouvoir jouir d’une immense fortune ? Telle est la
question posée au jeune et impétueux héros de «
L’Échange infernal ». Publié en 1831, ce conte
fantastique est la première adaptation française
de « Transformation », une nouvelle de Mary
Shelley qui fit les beaux jours des plagiaires –
dont Pétrus Borel – et ne cessa de connaître
diverses métamorphoses au cours du XIXe
siècle, comme nous l’explique Norbert Gaulard.
Vous avez toujours voulu savoir qui
écrivait quoi chez les frères Rosny ?
Précipitez-vous sur l’exercice d’«
archéobibliographie » de Fabrice Mundzik ! Et
profitez-en pour jeter un œil à l’étrange vallée
des aveugles.
Ne manquez pas non plus de
faire un détour, hors du temps et de l’espace,
dans le labyrinthique « Cabinet » d’Yves Letort.
Il réserve quelques surprises au lecteur curieux
qui voudra bien s’y engager.
Retour dans ce
numéro de la rubrique « En cimaise » de François
Ducos. On y découvrira cette fois Jacques
Blondeau, véritable stakhanoviste du dessin de
presse des années 50.
Enfin, pas de bon
numéro du Visage Vert sans un peu
d’humour. Ici, c’est Barry Pain avec son « Club
des défis » qui aura maille à partir avec une
girafe. Première histoire d’une série de douze,
nous publierons bientôt le volume complet des
aventures de ce club si délicieusement
britannique.
Les abonnés reçoivent en supplément : la
première traduction de « La Lentille de diamant »
(1858) de Fitz-James O'Brien (un fascicule de
20 pages).
Chants de désir, chants de mort
Textes recueillis et postfacés par Delphine Durand.
« La lune, au loin, pâlissait les flots ; il regardait monter l’astre et, pendant que s’épandait la lumière blonde, il écoutait de flottantes harmonies. Peu à peu, elles se précisèrent, s’accrurent et il entendit une voix. Que disait-elle ? Sans doute il en comprit les étranges paroles car, brusquement, il se leva, traversa les couloirs endormis, arriva près de la porte basse qui donnait sur la falaise, l’ouvrit sans crainte et resta immobile sur le pas. La voix vint à lui plus nette et plus séductrice. C’était l’appel. Rayonnant de jubilation et de tendresse, il mit le pied sur la première marche de l’escalier conduisant à la mer, et, comme il allait descendre, il la vit. Elle sortait de la vague blanche, relevant de son bras d’albâtre ses cheveux d’or, égrenant sur son sein les perles marines. Elle continuait à chanter sans le regarder ; soudain elle leva vers lui les yeux, des yeux verts, des yeux d’abîme. »
Paul Arène • Henry Bordeaux • Bernard Lazare • Charles Le Goffic • Jules Lemaître • Camille Lemonnier • Camille Mauclair • Catulle Mendès • Pierre Mille • Henri de Régnier • Maurice Renard • Jules Ricard • Jean de Tinan • Gustave Toudouze • Renée Vivien • Jacques Yvel
Qu’elle se nomme sirène, mermaid, ou morgane… la créature mi-femme mi-poisson a parfois été considérée comme un « symbole de la faute, du péché, de la souffrance, de la malédiction, de la mort »… mais aussi de toutes les passions, donnant prétexte à d’inspirés dévoiements littéraires comme le démontre la présente anthologie. En effet, Chants de désir, chants de mort, qui rassemble pour la première fois vingt-trois textes « fin de siècle » de seize poètes et écrivains de langue française, témoigne d’un engouement aussi singulier que fécond pour la « petite femme de la mer ».
Nouveauté de juin 2013
Le Visage Vert n° 22 • Revue de littérature.
Au sommaire de ce numéro : Plusieurs nouvelles inédites placées sous le signe de l'humour : « L'Extincteur à fantôme » (1905) de l'américain Gelett Burgess, ancêtre littéraire de certains films comme S.O.S. Fantômes d’Ivan Reitman (1984) ou encore Fantômes contre Fantômes de Peter Jackson (1996), et deux pastiches holmésiens : Le premier de Bret Harte (« L’Affaire de l’étui à cigares », 1900) et le second très court (peut-être le plus bref au monde ?) de Stephen Leacock : « Une mystérieuse affaire de détective » (1916).
Un dossier concocté par François Ducos,
« Scotland Yard au pays d’Hoffmann » fait le tour
des fascicules populaires d’horreur surnaturelle.
On y croise goules en goguette, zombis vengeurs et
autres escadrilles de squelettes volants. Un feu
d’artifice bariolé – nos abonnés le constateront
grâce au supplément couleur – où le délire le
dispute au kitsch, et un éclairage plein d’humour
sur un domaine inconnu en France.
Mais des
monstres moins drolatiques, nés de cauchemars
d’enfance, hantent ce n° 22 du Visage Vert,
tels ceux de Rodolphe Töpffer (plus connu
pour ses bandes dessinées – il est l’un des
inventeurs du genre) dans « La Peur » (1833) ou
ceux, contemporains et menaçants, de Romain
Verger, dans sa nouvelle « Le Château ».
Monstres toujours, mais mythiques, avec «
L’Argonaute et la Sirène » (1903) de Camille
Mauclair, prélude à une anthologie à paraître
aux Éditions du Visage Vert, et la première partie
d’une grande étude de Michel Meurger consacrée au
loup-garou.
Comme à son habitude, Le Visage
Vert s’attache à faire découvrir à ses lecteurs
des auteurs oubliés et des textes méconnus, telle
la surprenante histoire de Lucien
Prévost-Paradol qui, dans « Mon ami Hermann »
(1858), met en scène la double vie d’un personnage
écartelé entre le Bien et le Mal.
Les abonnés reçoivent un supplément en
couleur.
Nouveauté de mars 2013
Les Saisons par Ana Blandiana.
Nouveauté de novembre 2012
Le Visage Vert n° 21 • Revue de littérature.
Les abonnés reçoivent un supplément en couleur.
Voir le sommaire
Nouveauté de août 2012
En quête de l’Inconnu par Robert W. Chambers.
Nouveauté de juin 2012
Le Visage Vert n° 20 • Revue de littérature.
Les abonnés reçoivent un supplément en couleur.
Nouveauté de mars 2012
Exit Vienna
(roman) par Jean-Pierre Naugrette.
Ancien normalien, agrégé d’anglais, Jean-Pierre
Naugrette est professeur de littérature anglaise à
Paris III. Spécialiste – entre autres – de R. L.
Stevenson, il a publié R. L. Stevenson :
l’aventure et son double (PENS, 1987), traduit
L’Étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde
(Le Livre de Poche bilingue), Le Creux de la
vague (GF-Flammarion) et Le Jardin de
poèmes enfantins en édition bilingue (Circé).
Il est l’auteur de trois romans, Le Crime
étrange de Mr Hyde (1998), Les Hommes de
cire (2002 ; rééd. Visage Vert, 2010) et
Les Variations Enigma (2006). Il a codirigé
un colloque international Stevenson-Doyle à
Cerisy, dont les actes ont paru en 2003 sous le
titre Stevenson-Doyle : aventures de la
fiction (Terre de Brume). Il est membre du
Conseil de Rédaction de la Revue des Deux
Mondes.
Illustration de couverture de Marc
Brunier-Mestas.
Nouveauté de janvier 2012
Divertissements transylvaniens
par Cristián Vila Riquelme.
Postface de Roger Bozzetto.
Traduit de l’espagnol (Chili) par Philippe Muller.
Illustrations de Raúl Schneider.
Illustration de couverture de Marc Brunier-Mestas.
Ouvrages déjà parus
☛ Nonnes par Michael Siefener
☛ Double par Jean Collier.
☛ Retour à Walker Alpha par Jean-Pierre Naugrette.
☛ Les Hommes de cire par Jean-Pierre Naugrette.
☛ Le Marais aux sorcières par Paul Busson.
☛ Lamont par Anne-Sylvie Salzman.
☛ La Sirène / Das Meerweib par Stepan Ueding.
☛ L’Or Taillefert par Philippe Riviale.
☛ Edgar Allan Poe par Hanns Heinz Ewers.
☛ Yue Laou – Le Faiseur de lunes par Robert William Chambers.
☛ Études sur la mort. Contes romantiques par Comte Stanislaus Eric Stenbock.
☛ Du côté de… ; récits par Undine Gruenter.
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