Delphi Fabrice
1877-1937
Pseudonyme de Gaston-Henri-Adhémar Risselin, fils de
Louis-Joseph-Bénonie-Adhémar Risselin et de Ernestine-Zoé
Marchand, Delphi Fabrice naît à Paris dans le 18e
arrondissement le 10 octobre 1877 et y meurt le 22 mars
1937. Il débute en littérature en 1896 en publiant des
monologues (Loupeur et L'Ouvrier, courts monologues de
deux pages), puis un livre de critique d'art en 1898,
Les Peintres de la Bretagne. Il faudra attendre la
publication de L'Araignée rouge pour qu'il
connaisse son premier succès, succès cependant tout
relatif. Il doit cependant sa véritable reconnaissance
dans le monde des lettres grâce à ses collaborations
diverses, avec des aînés comme Lorrain ou des écrivains
de sa génération, tels Paul de Pitray, Maurice Goublier
parmi d'autres, dont au premier chef Oscar Méténier.
Représentées sur de petits théâtres, il donne un nombre
important de courtes pièces, souvent en un ou deux actes
- comme L'Araignée rouge, pièce qui est à
l'origine du roman du même titre. Dès 1910, et sans doute
pour des questions financières, il adapte une grande
quantité de romans de la comtesse de Ségur en sketches
pour enfants. Travaillant sans relâche, il publie
quelques bluettes, des romans patriotiques pendant la
Première Guerre dans la « Collection gauloise » (au
sous-titre évocateur de « Pour distraire nos poilus » !).
Pas moins de 117 titres sont catalogués à la Bibliothèque
nationale de France, et malgré ce nombre important de
livres, Fabrice - complètement oublié de nos jours - vécu
dans un dénuement permanent. Son dossier de la Société
des gens de lettres est à ce titre révélateur de cette
précarité financière. Il se défend corps et bien pour
toucher de faibles sommes, et faire valoir ses droits sur
ses collaborations, avec Méténier principalement, après
la mort de ce dernier. Quand il meurt à l'âge de 60 ans
en 1937, il ne laisse que des dettes et un fils - qui
n'assistera même pas à son enterrement. C'est la SGDL qui
finance les obsèques, son fils est introuvable, et la
succession est déclarée vacante en 1938.
Eric Walbecq
Si nous souhaitons développer la bibliographie de cet
auteur, la tâche est tellement complexe qu'elle est
remise à une date ultérieure... et sera décrite au
chapitre Autres oeuvres, où le
lecteur intéressé trouvera d'autres références.
Romans
L'Araignée rouge
- Paris : L'Édition moderne, Ambert et Cie,
collection « Ivoire », s.d. [1903], 268 p.
- Berlin : Langenscheidt, 1905. Traduction allemande sous
le titre Die Rote spinne
- L'Araignée rouge. Pièce en un acte [Scènes de la vie
des Courtisanes], Paris : Georges Ondet, 1907, 31 p.
- Rennes : Terre de Brume, « Terres fantastiques », 2004
(novembre), 233 p., roman préfacé et annoté par Eric
Walbecq. Ce volume comprend en annexe : la reprise de la
pièce de 1907, une nouvelle allemande de 1919 par
Horst H. Wehner : « Le Journal du Dr
Hedderson » et une nouvelle de Jean Lorrain,
« L'Araignée rouge » qui précède la
reproduction des seules lettres connues de
Jean Lorrain à Delphi Fabrice. Cette édition donne le
texte de l'édition originale, publiée en 1903 chez
l'éditeur Ambert. Les fautes de composition évidentes ont
été corrigées ainsi que la ponctuation souvent
fantaisiste. Lorsque cela a été possible, les références
des citations ont été indiquées. Il semble bien cependant
que quelques-unes d'entre elles soient de pures
inventions de Delphi Fabrice.
Autres oeuvres
Clair de Lune ; drame un 1 acte et 2 tableaux (avec Jean LORRAIN)
- Paris : Concert de l'Epoque, 17 déc. 1903 ; Paris : G. Ondet, 1904, in-16, 36 p.
Nuit Montmartroise
- Paris : E. Bernard, « Petite collection E. Bernard ; 62 », 1905, in-16, 126 p., pl., couv. ill.
L'Opium à Paris
- Paris : F. Juven, 1907, in-16, 270 p. Etude romancée sur le commerce et la consommation de l'opium ainsi que de ses influences pernicieuses en France mais surtout à Paris. Voir l'ouvrage d'A. de Liedekerke (cité p. 146) où celui-ci compare cet ouvrage à Les Possédés de la morphine.
Ressources
- Arnould de Liedekerke, La Belle époque de l'opium ; Anthologie littéraire de la drogue de Charles Baudelaire à Jean Cocteau, Paris : Editions de la Différence, 1984, 283 p., pp. 146, 163, 167.
- Abbé Bethléem, « Nécrologie », in Revue des Lectures, p. 653 : « Delphi-Fabrice, de son vrai nom Henri Risselin, décédé obscurément au début d'avril 1937 ; romancier populaire des bas-fonds parisiens, jadis rédacteur à l'infect Gil Blas et à l'ordurier Supplément de la Lanterne. »
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