Arnold Bennett

Hanley (Staffordshire), 27 mai 1867 - Londres, 27 mars 1931, Angleterre.

Le Spectre fut d'abord publié en feuilleton sous le titre de Love and Life dans le magazine Hearth and Home. Douze épisodes parurent ainsi dans le volume XIX du magazine, entre mai et août 1900. L'auteur signait alors E. A. Bennett.
Bennett se targuait d'avoir écrit les douze épisodes en 24 jours tout juste : le matin, en allant travailler - il était à cette époque rédacteur en chef de Woman- il concoctait son intrigue ; le soir, en rentrant, il couchait les idées du matin sur le papier. Méthode avec laquelle il eut quelques difficultés au départ, mais à laquelle il se fit rapidement. En novembre 1898, il écrivait à son ami John Rickard : « Au début, la tâche me semblait difficile ; mais j'ai compris le truc... et me suis sensiblement amélioré... je peux maintenant écrire, si je puis dire, 700 mots par heure dans ma tête... »
Le mot de la fin fut écrit le 23 janvier et Bennett n'était pas mécontent du roman. Le lendemain, il confiait ceci aux pages de son Journal : « C'est, pour ce genre, du bon travail, bien écrit et bien agencé, et certains des chapitres de la fin sont vraiment sortis de l'imagination, et, d'une certaine façon, même, lyriques. Une fois que je m'y suis vraiment plongé, j'ai trouvé l'affaire assez facile, et je me suis bien amusé. » L'agence littéraire qui s'occupait de le diffuser paya 75 livres à Bennett. En 1902, Bennett signa un contrat avec Chatto and Windus pour cinq de ses livres, incluant non seulement Le Spectre mais aussi son premier grand roman, Anna of the Five Towns. Bennett reçut alors un paiement de 250 livres pour les droits de ces cinq ouvrages sur un territoire englobant le Royaume-Uni mais également ses colonies et possessions d'outre-mer. Le roman fut réécrit en octobre et novembre 1906, avant sa publication en volume, le 24 janvier 1907.
Le livre se vendit assez bien ; le premier tirage de 2500 exemplaires fut entièrement épuisé. Un deuxième tirage fut commandé, mais 500 exemplaires seulement furent reliés ; ils se vendirent très lentement. Le stock de 2000 exemplaires non reliés ne fut pas sollicité avant 1910... On notera cependant que la critique parue dans le New York Times en juin 1907 incluait Le Spectre dans sa liste des bonnes lectures de l'été.
Le Spectre fut réédité en Grande-Bretagne en 1922, en 1933 et en 1940. Détail intéressant : dans une lettre à son agence littéraire, datée de janvier 1930, Bennett demandait expressément que l'éditeur français qui avait publié Le Spectre (soit la Nouvelle Revue Française, en 1926) pût aussi publier The Old Wives' Tales.

John Shapcott
Président de la Arnold Bennett Society
(Traduit de l'anglais par Anne-Sylvie Homassel)

La bibliographie est ordonnée par ordre chronologique de parution. Pour cet auteur nous ne nous limitons pas à son oeuvre fantastique. Ci-après, au chapitre Autres traductions, le lecteur intéressé trouvera d'autres références.


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Romans

Le Spectre / The Ghost. A Fantasia on Modern Themes

— in Hearth and Home, 12 épisodes entre mai et août 1900, sous le titre Love and Life, et sous la signature de E.A. Bennett. 17 mai (p. 88-90). 24 mai (p. 128-130). 31 mai (p. 178-180). 7 juin (p. 212-214). 14 juin (p. 248-250). 21 juin (p. 284-286). 28 juin (p. 320-322). 5 juillet (p. 370-372). 12 juillet (p. 410-412). 19 juillet (p. 442-444). 26 juillet (p. 474-476). 2 août (p. 506-507).
— Londres : Chatto & Windus, 1907, viii-302 p.
— Toronto : Bell & Cockburn, [1907], viii-302 p.
— Boston : Small, Maynard & Company, 1911, viii-312 p., avec le sous-titre « A Modern Fantasy ».
— Londres : Chapman & Dodd, 1922.
— in La Revue Belge, 5 livraisons du 15 juillet au 15 septembre 1924, adapté de l'anglais par Émile Chardome et Pierre Goemaere.
— Paris : Librairie Gallimard, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1926, 255 p., traduit de l'anglais par Émile Chardome. Cette première édition en volume omet le nom du deuxième traducteur (Pierre Goemaere). 1300 exemplaires furent numérotés et imprimés sur divers papiers, dont 109 exemplaires sur vergé, réimposés au format in-quarto tellière.
— Londres : Daily Express Fiction Library, [1933], 188 p.
— Paris : Librairie Gallimard, “Succès ; 15”, 1933, 255 p., adapté de l'anglais par Émile Chardome et Pierre Goemaere, illustration de couverture de Roger Pérot.
— Londres : Readers Library Publishing, “New Chevron Series ; 94”, 1940, 188 p.
— Rennes : Terre de Brume, “Terres fantastiques”, 2005 (novembre), 184 p., traduit de l'anglais par Émile Chardome et Pierre Goemaere, révision et note biographique par Anne-Sylvie Homassel, note bibliographique par John Shapcott.

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Autres traductions

Enterré vivant / Buried Alive, A Tale of these days

— Paris : Édition du Monde Illustré, 1910, 288 p., supplément gratuit au Monde Illustré de décembre 1909, traduit de l'anglais par Jean Magdalen.

Amour profane, amour sacré / Sacred and Profaned Love

— Paris : Bernard Grasset, 1921, iv-307 p., traduit de l'anglais par Maurice Lanoire.
— Paris : Éditions de littérature populaire, “Le Chef-d'œuvre, organe mensuel de littérature contemporaine. Deuxième année. N°6”, 1937, in-4 de 48 p., traduit de l'anglais par Maurice Lanoire, préface de Henri Philippon, portrait.

L'Art de vivre

— Paris : Éd. J. Budry, 1926, 327 p., traduit de l'anglais par Clara et Arthur Hirsch.

L'Escalier de Ryceman

— Paris : Librairie Stock, “Le Cabinet Cosmopolite ; 38”, 1929, 370 p., traduit de l'anglais par Maurice Rémon, préface d'André Maurois.
— Paris : Éditions de l'Olivier, 1993, 333 p., traduit de l'anglais par Maurice Rémon.

Un conte de bonnes femmes / The Old wives' tale

— Paris : Librairie Gallimard, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1931, 2 vol. de xii-329 et 357 p., traduit de l'anglais par Marcel de Coppet.

Clayhanger

— Paris : Éditions du Siècle, “Les Maitres étrangers”, 1934 [impr. 1935], 560 p., adapté de l'anglais par Maurice Lanoire.

Les Canards musqués

— in Les Œuvres Libres, juillet 1937, n° 205, p. 115-136.

La Part du lion

— in Nouvelles anglaises, 1963, p. 241-255, traduit de l'anglais par Étienne Coche de la Ferté.

La Lettre et le mensonge / The Letter and the Lie

— in The Bystander, 20 décembre 1905.
— in [Bennett] The Matador of the Five Towns, 1912.
— in Nouvelles anglaises de la Belle Époque, 1984, p. 183-189, traduit de l'anglais par Bernard Hibon.

Le Dix-neuvième chapeau / The Nineteenth Hat

— in [Bennett] The Grim Smile of the Five Towns, 1907.
— in McClure's, mai 1910.
— in Nouvelles anglaises de la Belle Époque, 1984, p. 191-198, traduit de l'anglais par Daniel Nury.

Anna, malgré tout / Anna of the Five Towns

— Paris : Autrement, 1995, 282 p., traduit de l'anglais par Robert Davreu.

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Ressources

  1. La page consacrée à Arnold Bennett dans le Guide to Supernatural Fiction.
  2. Et celle de la Arnold Bennett Society.
  3. Valéry Larbaud, Ce vice impuni, la lecture. Domaine anglais, Paris : Messein, “La Phalange”, 1925.
  4. André Gide, « Arnold Bennett », in La Nouvelle Revue française, n° 212, mai 1931.
  5. André Gide, Eloges, Neuchâtel & Paris, “Ides et Calendes”, 1948.
  6. Frédéric Lefèvre, « Une heure avec Arnold Bennett », dans Les Nouvelles Littéraires, T. IV, n° 122, 14 février 1925.
  7. Nécrologie de Bennett par René Lalou dans Les Nouvelles Littéraires, samedi 4 avril 1931 (avec photo). Mentionne des entretiens avec Frédéric Lefèvre.
  8. Correspondance André Gide-Arnold Bennett : vingt ans d'amitié littéraire, 1911-1931, introd. et notes par Linette F. Brugmans, Genève : Droz, “Textes littéraires français ; 105”, 1964, 223 p.

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